Création de nouvelles appellations: l'AOC "Bugey" et l'AOC "Roussette du Bugey"

Le vignoble du Bugey est situé au Sud-Est du département de l'Ain, au coeur du triangle Lyon-Grenoble-Genéve. Un vignoble confidentiel puisqu'il ne couvre que 500 Ha sur 67 communes, répartis en 3 ilôts de production.

Dans le secteur de Cerdon, le vignoble est situé sur de très fortes pentes exposées au sud à des altitudes parfois élevées (plus de 500m).

Dans celui de Montagnieu, le long de la rive droite du Rhône, il est orienté d'est en ouest sur un versant exposé plein sud.

Enfin, dans le secteur de Belley, le vignoble rassemble une grande complexité de situations géologiques et topographiques, des contreforts du massif du Colombier jusqu'au rivage du Rhône.

La culture de la vigne dans le Bugey remonte à l'antiquité. Les Romains favorisent

son développement, la proximité de la future Italie permettant de commercer avec Rome. Les vins du Bugey concurrencent rapidement les vins italiens, et l'empereur Donatien ordonnera l'arrachage des vignes.

La viticulture ne réapparaîtra qu'au Moyen Age, avec les moines.

Le vignoble connaît son apogée au 19ème siècle (7000 Ha), mais sera victime de la crise phylloxérique et des deux guerres mondiales. A la fin des années 40, il ne subsiste que des parcelles peu qualitatives produisant des vins médicores, le souci de quantité l'emportant sur celui de qualité.

Une prise de conscience s'opére au début des années 50, et en 1955, le Syndicat de Défense Viticole du Bugey est créé. Une première reconnaissance intervient en 1958, avec l'attribution des Appellations d'Origine Vins Délimités de Qualité Supérieure "Bugey" et "Roussette du Bugey". De par leur spécificité et leur qualité reconnue, certains vignobles de Bugey peuvent ajouter le nom du village de production à l'appellation Bugey, rappelant le "type villages" des AOC (Bugey Cerdon, Bugey Montagnieu, Bugey Manicle...).

Le 28 mai 2009, l'INAO a approuvé le cahier des charges pour les AOC "Bugey" et "Roussette du Bugey".

La première est réservée aux vins tranquilles blancs, rouges ou rosés, ainsi qu'aux pétillants blancs ou rosés; la seconde concerne les vins blancs tranquilles issus du seul cépage "altesse".

Depuis longtemps, le comportement au quotidien de la grande majorité des viticulteurs du Bugey, qui vendent 90 % de leur production en bouteilles et à la

propriété, correspond aux exigences du cahier des charges de l'AOC (petits rendements, vendanges en vert…). Ce qui fait dire à nombre de professionnels de la vigne et du vin que leur victoire « est une reconnaissance plus qu'un passage en AOC. »

Le changement se verra donc essentiellement sur l'étiquette. Et au niveau du prix? Qui dit reconnaissance de la qualité peut en effet supposer augmentation des prix des bouteilles.

Au syndicat des vins du Bugey, la stratégie affichée est tout autre. On souligne que le niveau de prix est lié à deux phénomènes. Économique, d'abord, car lié au coût de production. Des rendements limités ont généralement des conséquences sur les prix. Mais dans le Bugey, ces rendements ont été revus à la baisse depuis quatre ou cinq ans.

Il y a aussi le principe de l'offre et de la demande. Quand le marché se tend, les prix montent. Mais les viticulteurs bugistes affirment qu'ils n'oublieront jamais qui ils sont et qu'ils n'exploseront jamais leurs tarifs, surtout pas dans le contexte actuel de crise. Au sein de l'institution, la stratégie semble donc claire et réfléchie.

Toutes les infos concernant les vins du Bugey sur leur site!