Le roman n'est pas en première ligne au Dilettante. Mais la littérature ne manque jamais dans les rangs des nouveautés à paraître.
François Nourissier, Les Chiens à fouetter. Sur quelques maux de la société littéraire et sur les jeunes gens qui s'apprêtent à en souffrir (26 août)
En 1956, François Nourissier a été pendant trois ans secrétaire général des éditions Denoël. La littérature française, sa vie, ses œuvres, il connaît ça comme sa poche, mais c’est une poche tout ce qu’il y a de revolver. D’où ce pamphlet délicat en forme d’exercice imposé où l’art de viser aux chevilles et de tacler sec s’exerce en maître, ce avec un toucher perlé tout ce qu’il y a de régalant.
Vous découvrirez vite que la seule loi inexorable de ce milieu est le style. Si vous n’en choisissez pas on le choisira pour vous. Il en existe plusieurs, qu’expriment les façons de vivre, de lire, de dépenser, de se vêtir, d’écrire. Ce sont les styles qui regroupent les complices, nourrissent les admirations et les indignations. Le vôtre vous fera reconnaître ou exclure, plus sûrement que vos origines et vos opinions.
Vincent Ravalec, Le Retour de l’auteur (26 août)
Dix-sept ans après ses débuts tonitruants dans le petit monde littéraire qu’il avait raconté dans L’Auteur, Ravalec ajoute un chapitre à la saga et s’interroge sur l’avenir du livre mais rassurez-vous, à sa manière, avec un soupçon de magie…
Dans mes souvenirs, l’intro démarrait par quelque chose comme: Écrire était une chose merveilleuse, un moment magique et une grâce tombée du ciel… oui, cela devait être à peu près cela. De retour chez moi, je m’étais replongé dans cet épique témoignage. À bien y regarder, c’était comme un voyage dans le temps.
Vincent Wackenheim, La Revanche des otaries (26 août)
Que Noé ait cédé à ses penchants zoophiles, préférant la compagnie des otaries à la conduite de l’Arche, c’est un fait incontestable. Mais que cette barcasse soit l’objet d’une rivalité entre Dieu et Diable, matérialisée par l’apparition de deux DinoZores, voilà qui laissera pantois, sans parler des conséquences sur notre triste condition humaine. C’est la crise… de rire garantie avec ce «Darwinisme expliqué à ma fille».
Mon Noé, il a le nez dans le guidon, une main sur le téton de Miss Monde, et la tête prise par les DinoZores. Ça l’aveugle, c’est chiffon rouge et compagnie – l’effet jupette. Suivez le film, ça va valser et durement.
Frédéric Schiffter, Délectations moroses (30 septembre)
Échoué à Biarritz depuis des années où il jouit sans entraves de ses temps morts, Frédéric Schiffter, le «philosophe sans qualités», selon sa carte de visite, a tout loisir de noter des cogitations, des souvenirs et des humeurs dont l’acidité, même diluée dans les larmes, n’épargne rien: ni le monde, ni son ego.
Naître et, aussitôt, brailler. L’existence commence par une profession de foi pessimiste.
Le “bonheur”, ce petit linge sale que les humains brandissent comme un étendard au bout de leur désir.