Un beau jour, Guillaume Apollinaire offre à Madeleine Pagès un exemplaire de La Case d'Armons, son nouveau livre, tiré à 25 exemplaires : « Mais quel rare livre ; (...) 25 exemplaires, un à moi, un à vous, reste 23 à travers l'univers », s'exclame le poète.
Ces 21 poèmes écrits dans les tout premiers temps de la guerre, et tirés sur le polycopier de la 45e batterie, à 25 exemplaires, ont été mis aux enchères par l'étude Poette-Castor-Hara et le cabinet d'expertise en livres Pierre Poulain qui présentaient le 3 juin deux exemplaires originaux de cette rarissime édition.
« L'ouvrage, qui appartenait au maréchal des logis et poète René Berthier et qui était estimé aux alentours de 50 000 €, a atteint le prix record de 210 000 € », nous apprend le Cabinet.
Ces textes seront finalement intégrés à Calligrammes. Poèmes de la paix et de la guerre. 1913-1916, en avril 1918, dans la partie éponyme, Case d'Armons.
La vente aux enchères proposait également des lettres autographes du poète envoyées depuis l'hôpital militaire, suite à sa blessure à la tête, mais également un dessin original où on peut le voir en compagnie de René Berthier. Durant leur expérience de la guerre, les deux hommes nouèrent une solide amitié reposant sur leur amour de la poésie et le quotidien de la 45e batterie.
« Les lettres, autographes et dessin d'Apollinaire à Berthier n'étaient pas en reste avec des enchères allant de 10 000 € à plus de 20 000 €. Un exemplaire de la revue Tranchman' Echo, imprimée dans les tranchées, a même atteint les 35 000 € », ajoute le Cabinet.
On trouvera de plus amples détails et des photos à cette adresse.