Paru le 2009-06-04 13:25:00
Espagne - Le 21 avril, l'État espagnol a autorisé pour la première fois une sélection d'embryons, afin de permettre à un couple de concevoir un enfant ne possédant pas les mutations génétiques invalidantes présentes dans les familles des deux futurs parents.
La Commission nationale de reproduction humaine assistée a pris cette décision dans le cadre de la loi espagnole relative à la reproduction humaine assistée de 2006. Cette loi établit le droit de recourir à une technique de sélection d'embryons afin de « détecter des maladies héréditaires graves, d'apparition précoce, et ne possédant pas de traitement curatif postnatal ».
Toutefois, les deux premières demandes acceptées ne répondent pas complètement aux critères exigés par la loi. La première concerne les mutations simultanées de gènes responsables du cancer du sein, la seconde concerne les altérations d'un gène associé à un type de pathologie cancéreuse endocrinienne. Onze autres demandes ont été présentées et huit ont été acceptées : six concernent la chorée de Huntington (maladie dégénérative du cerveau), les deux autres, la myopathie de Landouzy-Dejerine (maladie musculaire génétique).
Pour Joan Brunet, responsable du groupe de travail « Cancer héréditaire et conseil génétique » de la Société espagnole d'oncologie médicale (SEOM), chaque demande doit être étudiée au cas par cas. Une quarantaine de syndromes devraient être pris en compte sans pour autant être généralisés, car chaque tumeur a des gènes et des mutations différents. Pour lui, les antécédents familiaux doivent absolument être pris en compte.
L'Espagne est le second pays au monde à autoriser l'utilisation de cette technique, après l'Angleterre. En octobre 2008, Javier, le premier « bébé médicament », est venu au monde pour « sauver » son frère Andres d'une forme d'anémie héréditaire. Deux autres demandes d'enfants médicaments ont également été acceptées.