Commentaires sur Tricher avec les tricheurs par Jacquy

Voilà, c’est fait, j’ai trouvé la fin. La fin de l’Eau sale, les dernières pages. Les toutes dernières.

Et là j’en connais 5 qui vont crier au scandale… Quoaaaa ? Tu nous envoie un manuscrit et y’a même pas la fin ? C’est quoi cette arnaque ??

Pas de panique…

Je sais, je sais, j’avais dit que je ne travaillerais plus sur le texte tant qu’il serait en lecture, que je le laisserais reposer tranquillement dans son coin.

Mais voilà…

J’aime bien tricher avec les tricheurs.

Rien de méchant, hein. C’est juste un petit plaisir que je m’octroie parfois. Je crois que ça remonte à mon premier roman, aux premières corrections. Tremblant, j’envoyais le manuscrit, ici ou là, et cela générait assez souvent des dialogues comme :

“- Heeeeey, pas mal, la fin !

- ???!!! T’as déjà fini ?

- Hein ? Ah non, mais j’aime bien lire les 3 dernières pages, avant d’attaquer la lecture, histoire d’avoir une idée.

- Aaaaargh.”

Ca, je l’ai beaucoup, BEAUCOUP entendu.

Et, comme vous vous en doutez, ça m’agace. Vraiment. Parce que si je m’emmerde à mettre un truc à la FIN et pas au DEBUT, c’est qu’il y a une raison. Parce que je ne connais personne qui regarde un DVD en attaquant par le dernier chapitre, ou qui arrive exprès en avance aux séances de ciné pour choper la fin du film avant sa propre séance.

Ami lecteur, je te vois à la Fnac, tu feuillettes, tu ouvres, tu retourne. Et vlan, tu craques. Aucun self control. Triste.

Donc je vais t’aider. Si si. Je vais soulager ta conscience. Tu pourras lire les dernières pages en toute sérénité, car elles ne te raconteront rien sur l’histoire, qui sera déjà finie un peu plus haut.

Tricher.

Tu vas conserver, évidemment, tout pouvoir sur le livre. On est bien d’accord. Tout pouvoir de l’attaquer par tel ou tel bout. C’est ok. Mais les dernières pages que vous lirez, si vous l’attaquez par la fin, ne vous en diront pas long sur l’histoire. Ou vous feront croire que si. Oui. Elles vous feront croire que si. Et c’est là que ce sera drôle.

Bref…

Moi aussi je suis joueur.