Disparitions de chats incompréhensibles!

Publié le 04 juin 2009 par Maaxtal
  législation La loi la plus citée date du 6 janvier 1999. L'article 212-1 du code rural permet à un maire "de saisir les animaux trouvés errants et de les faire conduire, aux frais du propriétaire, dans un lieu désigné par lui". L'article 213, lui, explique que "les propriétaires, locataires, fermiers ou métayers peuvent faire saisir par un agent de police, dans les propriétés, les chats que leurs maîtres laissent divaguer". Concernant le suivi de ces chats par des associations par exemple, le règlement sanitaire départemental de décembre 1985 précise qu'il est "interdit de jeter ou de déposer des graines ou nourritures en tous lieux pour attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons".

Qui s'en prend aux chats de Sassenage ?

C'est un mystère qui désole ceux qui se battent pour protéger les droits des animaux. À Sassenage, depuis deux ans, une vingtaine de chats stérilisés et tatoués, qui vivaient "libres" (non domestiqués), ont tout simplement disparu. Les responsables des associations qui se sont occupées de leur traitement ont remué ciel et terre pour trouver la cause de ce phénomène... sans succès.

La police municipale visée

«Nous pensons qu'ils ont été noyés», assène Gilberte Billerey, responsable du refuge "Le droit de vivre" à Vif (qui accueille quelque centaines de chats errants, dont ceux de Sassenage, pour les traiter dans un site entièrement dédié à leur bien-être). Quoi qu'il se soit passé, ce qu'elle veut, c'est «savoir enfin ce qu'ils sont devenus» (voir ci-dessous).
Pour cette "passionaria" du droit des chats, l'affaire est plus opaque qu'il ne semble. Elle n'hésite pas à porter des accusations, évoquant une police municipale qu'elle juge trop zélée dans son travail de capture des animaux "nuisibles". «C'est une fixation pour eux», estime-t-elle. Des assertations que conteste énergiquement Serge Lombard, chef de la police municipale de Sassenage.
«Je n'ai rien contre les chats, j'en ai eu moi-même !», annonce-t-il en préambule, expliquant que ses services n'interviennent «que dans des parties privatives, sur réquisition de personnes dérangées». D'ailleurs, dans le quartier incriminé par les associations (Pra-Paris), depuis un an, «nous n'avons piégé que trois chats, toujours dans des domaines privés». Des chats que la police amène ensuite au chenil du Versoud.
 

Chacun ses valeurs

Cette opposition entre association et police municipale est symptômatique d'un conflit plus ancré, de deux attitudes vis-à-vis des chats non domestiqués.
«Je ne fais qu'appliquer la loi», résume Serge Lombard. «C'est une question de salubrité publique». Le policier n'exclut pas toutefois de travailler avec les associations. «Leur combat est louable. Nous voudrions trouver un terrain d'entente avec elles. Mais quand elles se plaignent que nous attrapons des chats tatoués, je précise qu'il n'est pas évident de le savoir. Car l'animal est souvent agressif : pas facile de regarder s'il est tatoué ! Nous demandons à ce qu'ils portent un collier, que cela soit visible».
Les associations, en effet, se plaignent que les policiers ne tiennent pas compte du fait qu'un chat tatoué par leurs soins est considéré comme "libre", et non plus errant. Une subtilité qui change tout selon elles...
«Nous accueillons des chats errants, les stérilisons et les tatouons, puis nous les remettons "libres" sur le terrain, comme la loi le permet», rappelle Mme Billerey. «Cela rend service aux municipalités, et notre action est en grande partie subventionnée par la Métro».
Tout irait donc pour le mieux si ce "cas" Sassenage ne venait troubler ce bel ordre. «Nous n'avons pas de dialogue avec le maire ou les policiers», considère Mme Billerey. Simple problème de communication (plusieurs réunions ont été organisées entre maire, associations et police, sans succès), ou dossier plus complexe ? Bien malin qui saura le dire...