Oisiveté printanière à Boissy-le-Châtel pour le finissage de cette exposition de Galleria Continua. Et une surprise finale.
Carborundum 02 de Luca Pancrazzi, une Renault Mégane recouverte d’éclats de verre, bijou étincelant et menaçant.
Un poing vengeur émerge de ce Cercueil de Werner Reiterer. Film de vampire ou lutte des classes éternelle ?
Le site de la galerie à San Gimignano étant un ancien cinéma, Subodh Gupta a revisité l’esprit des lieus : There is always cinema. Ces projecteurs abandonnés et redorés par ses soins sont des monstres technologiques impressionnants; Rodney Graham aimerait ça.
Believe : croire. Lie : mentir. Serait-ce un détecteur de mensonges qu’a réalisé Kendell Geers : la brillance des trois lettres centrales dépend-elle de notre sincérité ? Et, pour vivre, n’avons-nous pas besoin de mensonges auxquels croire ?
Sous ce menaçant cône de déjection de sacs plastiques (Plastic Bags) de Pascal Martine Thayou, un enfant joue, insouciant.
Michelangelo Pistoletto (le film de Pierre Coulibeuf sur lui, “L’homme en noir”, est projeté ici, mais il faudrait rester plus d’une heure) a construit ce merveilleux Labyrinthe en carton ondulé, qui aboutit en son centre en un puits de vérité où nous pouvons nous mirer. La vérité sort-elle nue du puits ?
Justement, nue, elle court soudain dans la galerie, pose sur la Scène de Fabien Gygi, puis grimpe à la fenêtre-échelle de Leandro Erlich, nommée de manière fort appropriée Too Late for Help. C’était le bonus du finissage, la vérité finale.
Photos de l’auteur.