L.I. Petrouchine, artiste russe d’origine estonienne est passé par les plus grandes institutions de Russie telles que le Palais des Pionniers, l’Ecole d’Art de Moscou ou encore l’Institut Vassili Sourikov dont il termine la section d’art de l’affiche avec la mention « excellent » pour une série d’affiches de théâtre.
Récompensé à plusieurs reprises et souvent exposé pour ses affiches, il poursuit sa carrière en illustrant des œuvres célèbres pour des éditeurs russes. Depuis, il continue a illustrer catalogues
et publications diverses.
A partir de 1989, il s’intéresse à l’esthétique du mouvement et se consacre pendant près de 10 ans à l’art cinétique. Contrastes, illusions d’optique, jeux de couleurs parcourent son travail de
l’époque.
Mais L.I. Petrouchine est avant tout un artiste figuratif chez qui le portrait est vocation. A la fin des années 1970, il en expose une série dans le cadre de l’Union des peintres de Russie et
d’URSS. Ses séries de portraits au crayon sont alors remarquées, elles feront l’objet de nombreuses reproductions dans la presse. Croquis de voyageurs du métro, portraits de facture libre,
portraits sur commandes… le portrait est omniprésent chez Petrouchine dont des œuvres ont été acquises par des collectionneurs et des institutions comme les musées des Beaux Arts de Saratov ou de
Cologne.
« Symphonie du Nu »
Riche d’une culture artistique qu’atteste son parcours, Leonid I. Petrouchine puise dans les différentes époques de l’histoire du nu. Il en résulte une vision personnelle marquée par ces
inspirations diverses.
Dans « Symphonie du nu », L.I. Petrouchine rend hommage au corps féminin. Les formes généreuses de ses sujets, leurs positions, lascives, donnent à ces toiles une touche d’orientalisme moderne. Les silhouettes sont lovées telles des odalisques ou des geishas parfois légèrement provocatrices, parfois sortant du bain, parfois simplement étendues, se reposant de la chaleur que dégagent des pastels. Il est difficile d’identifier les aspects topographiques, temporels ou sociaux de la série, et c’est peut-être cela qui fait tendre l’œuvre de l’artiste vers une sorte d’universalité : le corps se suffit à lui-même.
Là ou la série de nu de Petrouchine se révèle symphonie, c’est probablement dans l’orchestration des couleurs. Les nuances de bleu se font fil conducteur de l’œuvre et les verts, roses et ocres
en font les différents mouvements, quant aux courbes, elles donnent le rythme d’une musique langoureuse et émotionnelle.
S’il fait d’un nu « une symphonie », c’est également par le caractère vaste de la série composée de grands formats et de nombreuses esquisses. La multitude des compositions donnent l’impression
d’un travail qui s’est précisé avec le temps, qui a su évoluer au cours de son élaboration pour atteindre une excellence.
Petrouchine se révèle ainsi compositeur d’une œuvre haute en couleurs qui a déjà parcouru la Russie.
C. du Plessix