Paru le 2009-06-04 12:05:00
Angleterre - Dans le cadre du programme européen BIOMED sur la biomédecine et la santé, l'équipe du Pr Paigent de l'université d'Oxford a démontré qu'une consommation régulière d'aspirine peut être aussi néfaste qu'efficace.
Si l'aspirine, prise de façon régulière, permet de réduire les risques d'attaques ou de crises cardiaques non fatales de près de 12 %, elle augmente le risque d'hémorragie interne de 33 % chez les personnes n'ayant jamais présenté ce type de pathologie auparavant. Pour le Pr Paigent, les directives générales préconisant la prise d'aspirine deviennent alors infondées. Administrer de l'aspirine à une personne avec un risque coronarien moyen aggrave le risque d'hémorragies.
Il ajoute : « Il faut absolument tenir compte de la sûreté des médicaments lors de l'élaboration de recommandations visant à garantir la bonne santé de millions de personnes. Pour ces personnes en bonne santé, il n'existe pas suffisamment de preuves tangibles soutenant que la consommation d'aspirine à long terme présente plus d'avantages que de risques ». L'âge est pour lui le facteur majeur à prendre en compte par rapport au risque coronarien, l'aspirine doit alors plutôt concerner des personnes d'un certain âge.
Six essais cliniques ont été réalisés auprès de plus de 95 000 personnes, testant l'utilisation de l'aspirine en tant que méthode préventive primaire. Si le risque de maladies cardio-vasculaires diminue, le risque d'hémorragie importante augmente, ce qui rend l'aspirine faillible en tant que traitement préventif. Dans le cadre d'une prévention secondaire, en vue d'éviter au patient une nouvelle attaque, l'aspirine fait baisser de 20 % le risque d'accident vasculaire grave.
L'équipe du Pr Paigent en conclut que l'aspirine doit être administrée le plus tard possible jusqu'à l'apparition de signes de maladies cardio-vasculaires afin de limiter les risques d'hémorragies.