Si la question de la violence à l’école a pu être brillamment traitée par Samuel Jackson, mardi dernier dans 187 Code Meurtre, c’est au tour de la réforme de la Justice d’être évoquée par la voix si gracieuse et subtile de Sylvester Stallone. « La loi, c’est moi », vocifère-t-il sans aucune émotion dans Judge Dredd [Direct 8 ; 20h40]. Tout un programme ! mais plus réfléchi qu’on croit, car quand on y songe bien, la justice doit après tout se libérer de la subjectivité de l’émotion pour se prétendre juste. Y compris quand le Judge se rend compte que la loi qu’il défend n’est pas si juste. Pour ceux qui aurait du mal à suivre ces subtilités, le caractère bourrin reprend ses droits tout de suite après, quand Sylvester Stallone tout en cuir et lunettes noires dégomment des méchants dans tous les lieux mythiques de la ville américaine (essentiellement des superettes). Cobra [Direct 8 ; 22h30] est un film piquant et un peu empoisonnant comme son titre l’indique.
Tandis que The Yards [France 4 ; 20h35] ne dit rien du tout avec son seul titre. James Gray trimbale son casting de rêve (James Caan, Mark Walhberg, Joaquim Phoenix, Charlize Theron, Ellen Burstyn, Faye Dunaway ou Tomas Millian) dans un film de mafieux en fin de parcours d’un classicisme tragique, où les motivations des uns ou des autres sont telles qu’on les croirait motivées par des destins joueurs et malheureux, des ambiguités à l’Antigone, à la Cassandre. Son personnage principal, celui de Joaquim Phoenix désagrège les codes, accélère la chute, par sa seule honnêteté, comme condamné à échouer dans l’entreprise qui échoue.
Il faut néanmoins évoquer la série originale de France 3, Un Village Français [France 3 ; 20h35] dont les six épisodes de cette première saison ne suffiront pas à illustrer tous les visages de la France sous l’Occupation. Le projet est ambitieux : six épisodes d’introduction donc, puis un planning étendu (en théorie) jusqu’à 2013, et soixante épisodes ! Pour cette seule raison,, on peut estimer que ces « pilotes » ont été bien léchés, et pour ne pas vous sentir comme un ringard dans trois ans, lorsque la série atteindra l’apothéose de la libération, mieux vaut vous y atteler dès ce soir.