Rencontres vendéennes autour du vin (9) : le domaine des Sablonnettes (Côteaux du Layon)

Par Eric Bernardin

Traditionnellement, le dimanche matin est consacré aux vins liquoreux, histoire de terminer le week-end en beauté. Après Delesvaux, Richard Leroy, Francis Poirel, Patrick Baudouin, voici venu le tour de Christine et Joël Ménard, du domaine des Sablonnettes.

Situé à Rablay sur Layon, le domaine est en bio et produit une grande gamme de vins, du blanc sec au rouge gouleyant en passant par le moelleux et le liquoreux. Un choix délibéré. Dans les années 90, ils auraient pu ne produire que des liquoreux tellement la demande était forte. Ils avaient alors choisi d'être prudents. Et la prudence paye aujourd'hui, alors que la demande sur les liquoreux a bien baissé.

Nous allons commencer la dégustation par deux blancs secs, histoire de se mettre le palais en condition...

Le p'tit blanc 08 :
robe paille. Nez floral et melliflu. Bouche ample, douce, avec une trame très fine, soyeuse, finissant comme elle a commencé. Une caresse en bouche.

Le clos du saule 07 :
robe un peu plus intense. Nez sur les fruits confits et le miel, les épices. Bouche plus ample encore, et toujours cette légéreté quasi irréelle, arachnéenne. Noble amertume en finale.  Impressionant !

Nous continuons ensuite sur des vins contenant des sucres résiduels.

Fleur d'érable 08 :
nez fin et discret, sur les agrumes, les fruits mûrs et les fleurs blanches. Bouche démarrant en douceur, puis une fine acidité émerge sur des notes de pamplemousse. Finale expressive et savoureuse. Très agréable et d'une légèreté diabolique !

Vieilles vignes 08 :
robe dorée. Nez fin, pénétrant, sur la poire, l'ananas, l'écorce d'orange. Bouche plus dense, moelleuse, fine et élégante. Finale sur une belle amertume.

Fruit défendu 08 :
robe d'un doré plus intense. Nez plus confit que précédemment, avec des notes d'abricot sec. Bouche dense et moelleuse, alliant onctuosité et fine acidité. Bel équilibre. Finale saline. Contrairement aux autres, ce vin n'est pas issu du chenin, mais du sauvignon (d'où son nom).

Bohème 05 :
robe d'un or intense. Nez sur la pêche, l'abricot, le coing... Bouche intense, suave, et malgré tout aérienne et fraîche.  Un miracle d'équilibre pour un vin à 220g de sucre résiduel !

Erables 07 :
nez sur le coing, le miel, l'abricot sec. Bouche alliant voluptuosité et légèreté, avec une tension impressionnante. Finale douce et élégante sur des notes exotiques.

Vilain Canard 05 :
robe encore plus intense. Nez sur l'écorce d'orange, le raisin confit et la pierre chaude. Bouche ample, grasse, avec un côté huileux. L'acidité est ici en retrait, ce qui donne un côté plus lourd au vin. Fin un peu écoeurante. Pour la première fois, on sent les sucres...

Quintessence d'érable 97 :
robe entre l'ambre et le cuivre. Nez sur l'écorce d'orange confite et le safran. Bouche tendue, riche et grasse, puissante et voluptueuse, et aérienne malgré tout. Finale longue sur des notes de pralin. Superbe !


PMG
(Pour Ma Gueule) 97 : robe plus sombre encore. Nez magnifique sur les fruits secs (dattes, figues...). La bouche est au diapason, d'une richesse insondable, d'une voluptuosité diabolique, avec un équilibre renversant, d'une légereté qui n'appartient qu'aux anges. Finale d'une grande intensité, au sucre très discret alors que l'on dépasse les 300g de résiduel). Epoustouflant ! Heureux sont ceux qui boiront un jour ce nectar !

Quand je vous dis que ce vin est aérien !


Murmures 05 (élevage oxydatif) : robe dorée. Nez épicé, sur des notes de curry. Bouche ample, sèche, tendue, avec de la fraîcheur. Finale savoureuse, épicée. Dur de croire qu'on est en Loire.

Le Murmure 02 m'a moins convaincu. On dirait plus un vin normal qui a eu des soucis de conservation qu'un vin volontairement oxydatif.

Ainsi se finissait cette dégustation, mais aussi les Rencontres Vendéennes 2009. Rendez-vous à l'Ascension 2010 !

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