Pensez vous que le storytelling politique et institutionnel se ressemblent ? Pourquoi ?
Le storytelling est une technique : ce sont de grands principes méthodologiques, qui ne sont pas attachés à une branche particulière de la communication, ni même à des outils de communication. Ainsi, même un banal Powerpoint peut être traité « à la manière storytelling ». Il y a par contre des différences quant à l’usage du storytelling : les abus de cette technique se constatent principalement dans le milieu politique, avec souvent, un détournement du storytelling de sa vocation. Le storytelling n’a pas vocation à manipuler : éviter la manipulation de l’auditeur est justement l’un des défis les plus importants du storytelling, autrement plus crucial que la question de savoir si l’histoire est bien racontée ou non. L’authenticité est une arme très importante pour limiter des effets ou une perception de manipulation.
Le storytelling peut-il se traduire par un visuel ou faut-il obligatoirement du texte?
Traditionnellement, le storytelling était un art oral. Mais déjà à ce niveau, les mots étaient alliés à une performance visuelle du conteur, des costumes, un décor, un jeu d’acteur (ou plutôt de conteur). Il n’y a donc jamais eu uniquement des mots dans une histoire, quelle qu’elle soit et depuis toujours.
Aujourd’hui, on peut communiquer une histoire en 140 caractères maximum sur Twitter, en un mot avec une autre application, Adocu.
Une histoire peut même se passer de mots : si tant est que le public perçoive cela comme une histoire, et qu’on y trouve tous les éléments d’une histoire. Sinon, un ensemble de visuels, cela peut aussi permettre d’identifier des fragments d’histoires, avec ensuite un travail sur ces fragments ; pour en tirer quelque chose comme des enseignements. C’est aussi une question de contextualisation, par le public. Là aussi, les nouvelles technologies sont un plus, pour une mise œuvre d’histoires sans texte.
Quelles sont les limites à connaitre vis-à-vis du storytelling? Une biographie romancée peut-elle être considérée comme du storytelling? La publicité à la radio pour Red Bull qui dit que la boisson vivifie le corps et l'esprit, est-ce du storytelling ?
Une biographie romancée raconte une histoire : il y a un héro, des événements, des rebondissements… Le terme central est : événements. Raconte-t-on des événements ? Y’a-t-il des rebondissements ? Oui, il y a donc une intrigue, et ainsi une histoire.
Y a t il des règles pour raconter une histoire qui collerait à la définition du Storytelling ?
Les scénaristes d’Hollywood sont de très grands maîtres du storytelling. Regarder ce qu’ils font, c’est déjà s’éduquer au storytelling. Toutes les
règles sont rassemblées dans un bon film. Ensuite, transposer ces techniques dans le monde réel, n’est pas très difficile, pour peu que l’on comprenne que ce sont des mondes différents, avec des
objectifs différents. Pour Hollywood, divertir le public peut être un objectif, pour un storytelling des organisations efficace et éthique, c’est hors de question.
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