Billet d'humeur sous forme de court billet, volontairement sans liens externes pour ne pas verser dans l'argumentation ad hominem.
De nombreuses entreprises dépensent encore, par inertie, faiblesse, habitude ou prudence plusieurs millions d'euros chaque année pour financer les mégaphones (achat d'espaces publicitaires) dont elles se sont dotées au cours des dernières décennies. Ces mégaphones, à l'efficacité de plus en plus douteuse et contestée (audiences en baisse, stratégies d'évitement voire de contestation), leur permettent de héler, non sans élégance de temps à autre (voir les palmarès des festivals pour des exemples de campagnes soignées), les passants alentour afin de vanter tout l'intérêt de leurs produits et services.
L'on sait fort bien, depuis fort longtemps, que ce n'est pas en criant aussi fort que possible que l'on s'assure de la disponibilité (vous aussi vous baissez le son ou allez aux toilettes pendant la publicité ?) et de l'intérêt (vous aussi vous ne vous reconnaissez pas toujours dans les égéries et autres sportifs simultanément associés à des aspirateurs, des cacahuètes et des lunettes) de ses interlocuteurs. Pourtant, ce sont ces mégaphones qui continuent de capter la plus grande partie des investissements en communication des entreprises.
Qu'en est-il de l'écoute ? Oui, l'écoute, "prêter attention à ce que l'on peut entendre", fondement même de toute communication bien conçue puisque l'on ne communique bien que si l'on écoute bien. Je suis au regret de vous annoncer que l'écoute volontaire de ce qui est spontanément entendu sur le web social (par opposition au questionnement, nécessaire mais pas suffisant, des études plus traditionnelles) peine encore à glaner ne serait-ce qu'un millième des sommes allouées à l'achat d'espaces.
Espérons donc que dans un avenir proche, des entreprises de plus en plus nombreuses s'intéresseront sincèrement à ce que les clients qui fondent en grande partie leur richesse pensent, veulent, expriment et attendent. Pour cela, il faudra sans doute crier un peu moins, écouter un peu plus...