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Dora est une plaie. Dix fois pire que Princesse Sarah pour laquelle il m'est pourtant arrivé d'avoir des mots durs. Je ne suis pas favorable aux châtiments corporels, mais je ferais volontiers une exception pour Dora. S'il existait un jeu vidéo en ligne consistant à coller une trempe à cette sale môme, je crois que je me laisserais tenter par moments... Les parents qui arrivent à supporter Dora plus d'une fois par mois ont bien du mérite. Ceux qui tolèrent cette enquiquineuse, mettons, tous les dimanches, à raison d'un DVD d'une heure, sont des saints. Ceux qui laissent leurs enfants regarder ce dessin animé inepte et énervant tous les jours... non, là, c'est du masochisme, ou bien du défaitisme parental, je ne sais pas trop.
Bien sûr, il m'arrive de mettre les enfants devant un dessin animé juste pour avoir un peu la paix, ou pouvoir faire le ménage ou cuisiner sans être interrompue à tout moment. Il n'y a pas de mal à cela, tant qu'on ne le fait pas toute la journée. Encore faut-il ne pas les laisser regarder n'importe quoi. Quand ils regardent Les cités d'or, Nils Holgersson, ou même un bon vieux Disney, ça me convient très bien. Mais le problème, c'est qu'ils possèdent aussi un DVD de Dora. Et il leur arrive d'avoir envie de le voir : je ne peux pas tout le temps leur dire non...
Donc, pour éviter d'entendre des chahuts et des disputes, je vais me fader le verbiage horripilant de cette tête à claques - ce qui est un moindre mal, mais tout de même ! Heureusement, on peut réduire le volume sonore de la télévision, ce qui n'est pas possible avec les enfants (du moins, je n'ai pas encore trouvé le bouton).
Ensuite, je veux bien que les enfants aient aussi droit à des dessins animés divertissants, mais de là à les prendre pour des imbéciles, non. Rien que d'entendre Dora répéter cinq fois de suite, avec sa voix haut perchée : rivière - champ de maïs - petit arbre bleu pour expliquer le chemin qu'elle doit prendre, je frise la crise de nerfs. Est-ce que, par hasard, nos enfants seraient des idiots ? De plus, le dessin animé est faussement interactif, c'est-à-dire que Dora pose des questions aux enfants, leur propose des problèmes à résoudre, et leur demande leur aide, ce qui n'a en fait aucun intérêt (à part de leur donner l'impression de participer) puisque le niveau de difficulté est trop élémentaire pour les stimuler réellement. Sous prétexte de bilinguisme, Dora leur rabâche trois mots d'anglais par-ci, par-là, ce qui ne sert à rien, à part bluffer les parents. Quant aux autres aspects du dessin animé, ils sont à l'avenant. Le graphisme est niais et sans originalité. Les couleurs donnent mal aux yeux. Les histoires sont toutes construites selon le même schéma. Enfin, bref, on se demande pourquoi beaucoup d'enfants aiment tant Dora, si ce n'est pour le plaisir d'emmerder leurs parents. Mes louloups n'en sont pas trop fans, j'ai encore de la chance, je crois d'ailleurs qu'ils ne la regardent que lorsqu'ils ont envie de me voir râler (je ne leur en veux pas, hein, c'est de bonne guerre...)
Mais comment ne pas penser à ces pauvres parents dont les impitoyables bambins possèdent le dernier DVD de Dora, la housse de couette Dora, les baskets Dora, la poupée Dora, le T-shirt Dora, la trousse Dora, le papier-cul Dora, et regardent quotidiennement les navrantes aventures de l'insupportable "exploratrice" ? On a beau jeu de dire qu'ils devraient d'abord apprendre à dire non. Si les choses en sont là, c'est bien parce qu'il est trop tard : la dictature de Dora s'est déjà installée. Et, franchement, il y aura de quoi s'inquiéter d'ici le passage à la crise d'ado. Regardez plutôt :
Mais aux grands maux, les grands remèdes :