Quand dans un élan du cœur limite pathétique, Royal et Aubry, font enfin tribune commune en oubliant les irréparables outrages du Congrès de Reims, on se dit que ce n’est toujours pas pour des raisons européennes.
Quand le nouveau couple peu glamour, Mélanchon et Buffet, cherchent des noises au NPA de Besancenot pour draguer les électeurs du PS, on se dit que là encore point de justifications européennes.
Quand, chaque jour, Bayrou trouve de nouveaux défauts à Sarkozy et qu’il y consacre un bouquin pour tenter de se présenter en opposant numéro 1 on se dit qu’il n’y a pas plus d’explications européennes.
Quand un Vicomte se sert de ces élections pour simplement renflouer ses les caisses de son parti en s’alliant avec un millionnaire irlandais on continue à ne rien y voir d’européen.
Quand enfin un vilain humoriste placarde d’odieuses affiches sur les panneaux électoraux, on espère, simplement, que l’Europe n’a rien à y voir et qu’il disparaitra bien vite.
Reste Cohn Bendit et Joly qui, disposant d’une respectabilité certaine à l’échelle européenne, ont pu librement exploiter l’immense espace vacant pour promouvoir les plus beaux idéaux européens qu’on puisse concevoir, avec d’autant plus d’ardeur qu’il ne semble y avoir aucune chance pour qu’ils les mettent rapidement en œuvre vu d’où ils partent. Néanmoins enfin une campagne qui a réellement à voir avec l’Europe.
On a donc tous compris que l’enjeu du scrutin est le 3ème tour de l’élection présidentielle c’est à dire 2012. Aussi il ne faudra pas s’étonner d’une forte abstention car les 3èmes mi-temps c’est sympa au rugby, c’est désastreux pour une démocratie.