La machine Jazz Liberatorz est lancée. Alors qu'on avait longtemps attendu leur premier album, « Clin d'oeil » parut début 2008, c'est à peine plus d'un an après que le trio envoie la deuxième saillie. Une rapidité qui place « Fruit Of The Past » comme un successeur fidèle, presque un second volume, dont une liste d'invités inédits, quelques remixes et davantage de morceaux instrumentaux permettent d'en évoquer les particularités.
Emanon, gloire de l'underground, sont les premiers à se présenter avec l'aérien 'What's Real' avant de laisser place au coup de coeur, un musical 'Dark Keys' en featuring avec M'Selem. Le micro à nouveau branché nous permet d'apprécier les rimes de T-Love, Fat Lip ou du Stones-Throwien Declaime. Mais la surprise vient d'un certain Mos Def parmi les convives, l'american supastar kick les battements du vivace 'Mountain Sunlight', poussant à une formule facile juste après écoute : Soyez sympa, rembobinez.
Du côté des remixes, la présence de la révélation Dela pour 'My Style Is Fly' crée assurément l'événement alors que le frenchy 20Syl se contente pour 'World Go Round' de faire... du 20Syl ! Beaucoup plus plaisants, les nombreux skits (ne ratez pas les éducatifs 'Music In My Minds' pt1 & pt2) et les quelques instrus ('Blue Avenue', excellent) clos les semblants d'innovations qui ne retirent rien aux réels travaux du trio meldois.
Un son inspiré de la fin du vingtième siècle, une discographie campée au vingt-et-unième, l'univers Jazzlib s'aborde par n'importe quel bout, sans même d'ordre chronologique, et s'apprécie comme un bon « Train of Thought » de Talib Kweli & Hi-Tek.
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