Cette semaine avait tout pour être tranquille d’un point de vue journalistique. Les reportages sur les prochaines élections, le lundi de Pentecôte ou les agriculteurs en colère étaient déjà dans la boîte.
Et patatra, dimanche matin, le vol Paris-Rio a disparu !
Et tout le problème est là : “disparu” signifie “pas d’image”, “pas d’information”.
Pourtant, depuis trois jours, la presse dans son ensemble se consacre exclusivement à cette tragédie.
Quitte à ne rien dire…
Voici le contenu de votre journal favori (TV, presse écrite, radio) en ce moment :
- L’information à chaud tout d’abord avec un envoyé spécial en direct : “Pas plus d’informations pour le moment. Je reviens vers vous au cours du journal s’il y a du neuf”.
- Un reportage d’investigation : les précédents crachs (avec des images impressionnantes)
- Un invité ’spécialiste’ sur le plateau (président du musée de l’air, scientifiques, pilotes…) : “Dans l’état actuel des choses, les informations fiables ne sont pas assez nombreuses pour émettre des hypothèses”
- Un sujet “émotion” avec les photos des disparus, les visages défaits des familles.
- Et tout de suite après, un sujet optimiste pour ne pas que la ménagère zappe : le chanceux qui a raté l’embarquement.
- La page politique : le président est allé auprès des familles des victimes.
- L’économie : l’entreprise qui a perdu dix de ses salariés dans le crash.
- Point météo : la carte du ciel au moment de l’accident, le sens des alizés, les cumulonimbus…
- Et même les journaux locaux ne sont pas en reste puisque chacun titre sur l’originaire de la région qui était dans l’avion.
Nous voilà donc au quatrième jour d’une couverture médiatique totale. Mais dans tout cela, pas l’ombre d’une information (ou presque).
Les élections européennes n’avaient vraiment pas besoin de ça…