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En Afrique, la bataille pour la mère et l’enfant, contre le VIH/SIDA, se gagne sur le terrain
Publié le 22 septembre 2007 par Willy
En Afrique, la bataille pour la mère et l’enfant, contre le VIH/SIDA, se gagne sur le terrain
Par Destination
Santé
Avec 600 000 préservatifs distribués en 2006 pour 13 millions d’habitants, la prévention de la contamination au VIH est loin d’être optimale au Malawi. Mais grâce à une multiplicité de
partenaires, ce petit pays d’Afrique australe à l’Ouest du Mozambique, a déjà parcouru bien du chemin vers une amélioration durable de la santé de la mère et de l’enfant.
Pensez donc nous explique Effie Pelekamoyo, directrice exécutive de l’Association malawite de Planning familial, « nous avions distribué moins de 200 000 préservatifs en 2005, seulement
un an plus tôt. Et à peine la moitié en 2004. » Cette progression spectaculaire est le résultat d’un travail de fond entamé voici maintenant 7 ans, avec le soutien de l’International Planned Parenthood Federation (IPPF). Une soixantaine de volontaires travaille sur le terrain, formant les femmes essentiellement, à
l’utilisation des méthodes de planification familiale.
Avec, dans ce pays où de source officielle 14% de la population est séropositive au VIH, une forte emphase sur l’utilisation du préservatif. Par les hommes – souvent sur proposition de leur
partenaire – mais aussi par les femmes. Les prostituées par exemple – que les employés des Nations-unies appellent en langage politiquement correct des « travailleuses sexuelles » -
proposent de plus en plus souvent ce dernier à leurs clients.
Quant au préservatif féminin, son emploi est souvent perçu comme malaisé. Il est également jugé bruyant et peu « glamour » par les hommes, et son utilisation progresse donc (trop)
lentement. Pourtant, ce n’est pas faute pour les volontaires de terrain de former les femmes. Parfois dans le cadre d’initiatives inattendues… mais extrêmement efficaces. Des « maisons de jeunes » ont ainsi été mises en place, qui permettent
d’atteindre durablement les Malawites durant la période même où ils entrent dans leur période de vie sexuelle.
Un recul de la mortalité maternelle
Ces approches originales, complémentaires les unes des autres, ne nécessitent pas de grands moyens. Pour l’essentiel en effet, elles reposent sur des volontaires. Mais elles complètent les
efforts entrepris par le gouvernement local avec l’appui d’agences internationales – comme l’UNICEF et la Commission européenne – pour améliorer l’accès aux soins dans le pays. Entre 2003 et 2006
par exemple, le nombre de consultations en relation avec les infections sexuellement transmissibles, les IST, ont été multipliées par 10. Et leur nombre a augmenté de 250% entre 2005 et 2006, ce
qui montre que l’effort loin de ralentir, s’intensifie au contraire.
Tout cela cumulé, a permis de faire reculer la mortalité maternelle, un véritable fléau en Afrique puisque chaque année plus de 500 000 femmes meurent en donnant la vie. Mais cette situation n’est pas sans remède. Comme nous l’a expliqué
le Dr Chisale Mhango, directeur des programmes de santé reproductive au ministère de la santé malawite, la mortalité maternelle régresse. Elle est ainsi passée en 6 ans, de 1 120 à 984 morts
maternelles pour 100 000 naissances. C’est encore 16 par jour, auxquelles il faut ajouter les 44 nouveau-nés qui meurent aussi quotidiennement. Le chemin est encore long, mais la voie est tracée…
Source : de notre envoyée spéciale à Lilongwe, interviews d’Effie Pelekamoyo et du Dr Chisale Mhango