On apprend avec délices que la FINMA a inventé un nouveau type d’administrateur de banque : l’administrateur responsable.
On ne savait pas qu’en droit suisse l’administrateur d’une banque était traité différemment de celui d’une boucherie-charcuterie en SA, puisque dès 2010 seulement, il va devenir aussi responsable de la politique générale de rémunération des cadres : “La FINMA veut également renforcer le rôle du conseil d’administration en la matière. Les administrateurs seront ainsi responsables de la politique globale de rémunération de l’établissement financier, qu’ils devront rendre publique”.
On croit rêver à lire ce genre de sottises, car un membre du conseil d’administration d’une SA suisse est responsable à raison des dispositions du CO pour tous les actes de gestion qu’il a le devoir légal de contrôler. Ce ne sont en tous cas pas les petits juges d’instruction genevois qui se privent pour le rappeler à qui mieux mieux à ceux qui ont parfois bêtement vu leur commerce partir en faillite, sans même qu’aucune faute autre que commerciale puisse leur être imputée …
Mais une fois encore, il y a les asperges blanches et les asperges vertes du bon peuple. Les blanches semblent mériter un double traitement de faveur : dont acte.
Simultanément, le révérend père Darbellay avoue presque sous la contrainte dans les colonnes du Matin de ce matin que le PDC, son brave parti, “a impérativement besoin des sous de l’UBS ( Fr. 150′000.– avoués) pour pouvoir tourner en 2009, mais qu’il compte bien y renoncer en 2010“.
Gageons que là encore cette promesse ne tiendra pas, car on ne voit pas où la faction flageolante du Parlement trouvera encore des soutiens financiers pour mener une politique aussi sectaire, peu sociale et pas chrétienne pour quatre sous (enfin quatre sous …). Chacun appréciera en effet d’être devenu sans le vouloir contributeur d’un parti dont les conflits d’intérêts ne semblent vraiment pas émouvoir la direction.
Entre la FINMA qui nous concocte des menus minceur et la PDC qui s’engraisse sur le dos du contribuable, c’est vraiment la cuisine au beurre. Et pendant ce temps, le brave contribuable helvète ne dit rien, il paye ses acomptes et continue de louer la grâce des partis bourgeois. Ça ne vaudra bientôt plus la peine de l’alerter, tant l’immobilisme et l’absence de sens des responsabilités bloquent ce pays.
Il n’y a pourtant pas une bien grande différence entre l’achat de voix au Parlement (délit entrant dans le cadre de 322 CPS) et l’attitude de Darbellay et de ses acolytes. Mais là aussi, il y a donc deux sortes d’asperges, surtout en provenance du Valais.
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