Luc Besson s’ennuie. Et quand cela arrive, il écrit. Vite fait, l’histoire de remplir un après midi. Et il a de quoi faire. Les Taxi, les Transporteur, les Banlieue 13, on peut facilement reconstruire une intrigue en changeant les marques de voitures ou les lieux de course-poursuite. C’est complètement con, et c’est pour ça qu’on y retourne toujours, surtout la série starring Frank Martin, véhicule marketing pour les abdos de Jason Statham, et BD grasse et décérébrée assumée comme telle. Bouffe tes pop-corn et ne réfléchi pas trop. Besson comme Jerry Bruckeimer du pauvre.
Mais tout ça, il en a marre le père Luc. Il cherche de la substance, de l’émotion. Et des bombes accrochées aux voitures à enlever avec une grue, on gagne une histoire d’amour. Et d’un plaisir ultra coupable, un profond ennui. Car Besson écrit les histoires d’amour avec sa finesse légendaire. On y tombe amoureux en enlevant sa chemise, on baise pour récupérer sa caisse. Reste que Jason Statham la bouche en cœur qui récite des vers passionnés à tout pour faire exploser le compteur culte.
Remercions Besson au passage d’avoir fait l’impasse sur la blonde anorexique et d’avoir embauché un Robert Kneeper nous ressortant à la mimique près son T Bag de Prison Break. Ca tombe bien, c’est tout ce qu’on lui demande.
Olivier Mégaton fait son yes man, mais soigne sa photo, tandis qu’il loupe complètement ses poursuites motorisées (Mais qui, en 2008, utilise encore l’image accélérée pour l’illusion de la vitesse ?). On s’y bagarre comme dans Walker Texas Ranger et on blague mollement avec un clone du Kevin Smith de Die Hard 4. Tout pour plaire. Jusqu’à ce que l’amour s’en mêle.
Si au moins le personnage était attachant. Même pas. Tout ce qu’on demande à Jason, c’est de se battre torse nu.
C’est tout.
On reproche souvent à Luc besson sa lourdeur scénaristique pachydermique. Style qui correspond tout à fait au Transporteur. Nécessaire même. Et il vient gâcher tout ce bel équilibre à base de coups de pied retournés et d’explosions avec de la romance, des parties de pêche, et des dialogues façon guide du routard, édition restaurants d’Europe.
Qu’est ce qui se passe Luc ?
Une petite crise de la quarantaine ?