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Tien’Anmen, les tanks s’envolent, l’esprit reste

Par Mcabon

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En 1989 souffle un vent de liberté sur le monde. L’Allemagne retrouve son unité, la révolution de velours libère les peuples de l’Europe de l’Est, et la Chine s’éclaire d’un nouveau jour par les manifestations de plusieurs milliers d’étudiants chinois. Malgré la maîtrise des médias, le pouvoir chinois vacille devant les coups de boutoirs des démocrates qui, pendant quelques jours, imaginent un renversement de régime. Leurs espoirs seront balayés par une répression sanglante dont on sait finalement peu de choses en occident.

Le web-documentaire proposé par la société Narrative et disponible sur Le Monde.fr relate les événements de la place Tien’Anmen, la place de la porte de la paix céleste qui jouxte la cité interdite mais aussi le mausolée de Mao, l’Assemblée du peuple, bref qui est le centre symbolique du pouvoir chinois universel, entre tradition et modernité. Quand on foule cet endroit, il faut beaucoup de mémoire et de sens de l’orientation pour positionner les événements de juin 1989 à Pékin au bon endroit. Cet homme face au chars bien sûr, mais aussi ses dizaines de milliers de manifestants, et pas que des étudiants, ses mares de sang sur le ciment, cette déesse de la démocratie que l’on chérit et que l’on brûle, ses bruits de pas de ceux qui fuient pour échapper à la charge policière, ses corps que l’on ne retrouvera jamais, ce pays que l’on quitte pour ceux condamnés à  l’exil d’avoir pensé tout fort.

Depuis si la libéralisation économique est un fait avéré, la mutation vers la démocratisation du régime chinois n’est pas à l’ordre du jour. Néanmoins, une opinion publique émerge progressivement qui abomine les inégalités de traitement et l’absence d’équité dans un pays dans lequel la première valeur reste l’argent. Si le monolithisme du pouvoir en place a l’avantage de consacrer l’unité de la Chine et sa stabilité, il laisse difficilement présager une passation de pouvoir tranquille.

Reste quelques oasis de liberté au sein même du territoire chinois. A Hong-Kong d’abord où la standardisation ne prend pas et où le South China Morning Post, pour ne parler que de lui, défend bec et ongle le droit à l’information et démontre par là que celui-ci est le corollaire de la démocratie. De façon plus éparse au sein de la population chinoise, ici et là. La démocratisation de la Chine viendra des chinois eux-mêmes tant ils abhorrent, et on peut les comprendre, recevoir des leçons d’autres qu’eux-mêmes.

On trouvera également dans le montage ci-dessous de quoi se remémorer ces moments d’histoire qui se déroulaient devant nos yeux.

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A noter cette excellente initiative de Courrier international, PressEurop qui reprend les articles de plusieurs journaux européens en les mettant à disposition dans la langue d’origine de l’internaute. La tour de Babel européenne n’est pas plus haute que certaines volontés et l’anglais pas une fatalité.

En prime deux photos de la place aujourd’hui (enfin prises l’été dernier)

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Et enfin parce que vous êtes très gentil de lire ce billet jusqu’ici bas, une photo panoramique prise par Saad Akhtar (Licence Creative Commons 2.0)

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