Das le Michigan les espèces comme l'écureil volant du Nord laissent progressivement leur place à des espèces originaires du Sud. Photo Université du Michigan.
Cette constatation des chercheurs de l’Université du Michigan et de Miami fera l’objet d’une publication dans le prochain numéro de la revue Global Change Biology. Ils y décrivent comment ils ont pu analyser la répartition et l’abondance des opossums et de huit autres espèces de rongeurs au cours des cinquante dernières années dans le Michigan. Ils ont principalement utilisé des données recueillies lors du piégeage d’animaux vivants mais ils se sont aussi servis des collections de musées.« Les musées ont été sous-utilisés dans l'étude des effets des changements climatiques, » affirme Philip Myers, professeur d’écologie, de biologie évolutive et principal auteur de l’étude. « Nous avons la chance dans le Michigan d’avoir une incroyable ressource avec le Musée de Zoologie qui contient des archives sur des milliers d’espèces, échantillonnées sur des centaines de lieux. »
Une zone d'étude s'est avérée particulièrement utile pour des comparaisons à long terme. C’est une vaste forêt vierge appartenant à un club privé dans laquelle est établie une station de recherche qui a permis de réaliser trois enquêtes sur la faune entre 39 et 42, 72 et 73 et finalement 2004/2005. Sur les neuf espèces de mammifères suivies, quatre voient leur population augmenter tandis que cinq autres sont en décroissance. Les espèces qui ont la pèche sont toutes du sud (souris à pattes blanches, écureuils volants et opossums) et celles en déclin (campagnols, écureuil du Nord…) proviennent plutôt du nord du pays.
La cause probable de cette migration est le réchauffement climatique qui pousse les espèces du sud vers de plus hautes latitudes. Les relevés de température récupérés par les chercheurs font effectivement état d’une hausse des températures entre 1970 et 2007 dans la région. Particulièrement sur les sites ou la faune a changé. Afin d’éliminer d’autres facteurs qui auraient pu influencer la répartition des mammifères, les scientifiques ont également pris en compte des paramètres tels que l’urbanisation ou l’évolution de la forêt qui est en pleine renaissance après avoir été surexploitée au cours du vingtième siècle.
J.I.
Sciences-et-Avenir.com