Il y a quelques semaines, Emmanuel faisait l’hypothèse que TF1 était en train de prendre de l’avance sur Internet à travers une stratégie relationnelle qui prenait notamment la forme du blog de Jean-Marc Pillas, son médiateur.
Emmanuel disait alors : “La chaîne semble s’être lancée dans une vaste opération séduction – une opération de marketing relationnel, de dialogue avec ses téléspectateurs”. Emmanuel semble avoir vu d’autant plus juste que plusieurs éléments récents viennent enfoncer son clou :
- d’abord, la nouvelle version de TF1.fr, mise en ligne il y a environ un mois. Un sacré boulot et une petite révolution en soi, notamment en termes de posture. A la fois parce qu’on y trouve quelque chose qui ressemble à une plate-forme de feedback (TF1 & vous), mais aussi parce que la grille des programme TV va jusqu’à donner les programmes des autres chaînes.
Certes le menu qui s’affiche par défaut est celui de la grille TF1 seule et il faut un clic supplémentaire pour voir les programmes de la TNT, mais quand on se met dans la peau de TF1, ce n’est pas une fonctionnalité anodine du tout. Elle semble au contraire révélatrice d’une philosophie de connivence et de service que l’on n’attendait pas vraiment de la part de TF1.
- ensuite, la campagne de publicité corporate lancée hier et que voici :
Encore une fois une posture inattendue de la part de TF1 et qui semble définitivement incarner une nouvelle philosophie. Cette campagne TV n’est-elle finalement pas une des meilleures démonstrations pour les webologues dont nous sommes, sur le monde vertical qui devient horizontal, le bottom-up, l’écoute des publics, l’évolution “du je des entreprises au nous de la société” et tout ce que l’on peut raconter pour décrire l’impact du web dans la communication ?
Pour décrire cet impact, c’est anecdotique, mais je me souviens avoir été très marqué quand ado, alors que je regardais le foot sur Canal + : les commentateurs de Canal indiquaient que le prochain match serait sur TF1 : ils parlaient aux fans de foot, pas aux téléspectateurs de Canal +. Alors que TF1 n’indiquait pas (toujours pas d’ailleurs, que je sache), à l’inverse, que tel match serait diffusé sur Canal… Bref, ce que cela révélait, c’est que Canal + représentait l’esprit communautaire et de service avant l’heure, et cet esprit communautaire et de service qui fonctionne si bien sur le web est aussi en train d’imprégner la culture des entreprises. Non pas que le web ait inventé cette culture, mais il l’accélère sans doute, voire la révèle.
On a déjà eu l’occasion de le dire ici ou là, mais un des impacts les plus significatifs du web est donc l’impact culturel : ou comment les valeurs de transparence, authenticité, sincérité, esprit de communauté et logique de service, parce qu’elles fonctionnent en ligne et révèlent les attentes des publics, se répandent au-delà du web.
Auteur : François Guillot
Source : Internet et Opinions
Publié par : Nicolas Marronnier
Publié sur : le vide poches / connexion