Maintenant, voici les diverses interrogations que nous avions en tête...
- Le projet Hadopi est actuellement brûlant d'actualité. Pourtant, si les majors de la musique et du cinéma font entendre leur voix, l'édition reste très discrète. Pourquoi ce quasi-silence de la part du SNE ? L'industrie du livre se sent-elle si peu concernée ou a-t-elle été exclue des réflexions ?
- La loi souhaite de couper l'abonnement de l'internaute dont l'adresse IP aura été détectée dans un réseau de partage illégal de fichiers. Mais comment identifier réellement le piratage pour les livres ? Un fichier PDF, Mobipocket ou ePub peut se transmettre par email, et l'internaute n'a pas besoin d'un réseau de partage pour se faire.
- En outre, pour qu'il y ait piratage, il faut qu'il existe une offre légale : ne tourne-t-on pas en rond étant donné l'indigence de l'offre actuelle ? La loi prévoit-elle déjà des sanctions pour le cas du piratage de livre numérique ?
- Les cas de reproduction de livres papier semblent se multiplier, grâce à des outils plus accessibles. Toutefois, la BD reste extrêmement sensible à ce fait : numériser 48 pages avec son scanner est très simple. Quelle protection possible pour les éditeurs ?
- Les consommateurs ne patienteront probablement pas indéfiniment pour avoir accès à des livres moins cher et ceux qui achètent leur musique sur iTunes savent que les fichiers numériques sont moins onéreux que les supports CD. Et pourtant, M. Eyrolle a trouvé « absurde de vouloir définir a priori un différentiel de prix entre livre numérique et livre papier. » La position du SNE n'est-elle pas un étrange paradoxe ?
- De même, concernant les verrous numériques : six copies d'un même fichier serait largement suffisant, selon M. Eyrolles. Pourtant, les acteurs de la musique et du cinéma suppriment les DRM, et Hadopi est justement censé assurer un cadre protecteur. Pourquoi souhaiter les voir maintenus dans ce cas alors qu'ils augmentent inutilement le prix d'un livre électronique et comporte de nombreux écueils ; et sont très facilement contournables ?
- Récemment, deux auteurs de science-fiction, Sylvie Denis et Roland C. Wagner, ont témoigné leur opposition farouche au projet de loi Création & Internet. Quelles sont la réaction et l'attitude des éditeurs aujourd'hui ?
- Pour protéger les fichiers, nous avions proposé à Hachette d'envisager la solution du verrou social : il s'agirait d'une marque indiquant le nom et prénom de l'acheteur, ou encore son adresse email. Ce dernier serait facile à repérer en cas de partage illégal. Que penser de cette solution ?
Des questions intéressantes, et qui appeleraient bien des réflexions, mais qui restent sans réponse, pour le moment... Mais on ne sait jamais...