De sa bouche il cherchait une source tarie
Dont la mousse arrêtait le cours interrompu :
Et sa lèvre mouillait une lèvre fleurie
Pour étancher sa soif en son coeur non repu.
D ‘une tige éperdue, aspirant la corolle
Farouche, elle absorbait chaque tressaillement,
Consacrant son désir à quelque course folle
Dont le but est l’ étrange ivresse d’ un moment.
Le silence imprimait de plaintives minutes :
Leurs corps ne comptaient plus les successives chûtes
Vers ce gouffre où notre innocence s’ immola.
Soudain l’ ombre exila la lumière éblouie,
Et dans un même élan, la fleur épanouie
Répandit sa rosée et la source coula.
Jacques Brindejont-Offenbach, 1927.