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Dimanche j'ai ensuite vu "Incognito" mis en scène par Eric Lavaine et j’ai vraiment un très gros coup de cœur pour ce long métrage.
Lucas (Bénabar), contrôleur à la R.A.T.P, devient superstar de la chanson grâce à un carnet de compositions appartenant à son ami Thomas (Jocelyn Quivrin) disparu semble-t-il dix ans plus tôt.
Mais Thomas ressurgit de manière impromptue. Lucas devenu "Luka" prend la décision de mentir à son ancien ami. Il doit cacher sa célébrité pendant 3 jours et espère redevenir anonyme. Il demande de l’aide à Francis le mime (Franck Dusboc) qui vit à ses crochets depuis une décennie.
La magie du cinéma opère de manière assez inattendue. Depuis des semaines j’étais persuadé que ce long métrage était fait pour moi. La bande annonce avait juste ce qu’il faut pour me mettre en appétit. Le rendu ne m’absolument pas déçu. Bien au contraire.
Dans "Incognito" il règne un bon esprit qui traverse l’œuvre de part en part. Le ton est léger. Le rire est franc, jamais vulgaire ou gratuit.
L’histoire est très simple et linéaire mais ce sont parfois les choses les plus sommaires qui s’imposent à nous. Nous avons besoin de ces tranches de vie cinématographiques. Le long métrage d’Eric Lavaine nous permet de nous poser et d’apprécier une comédie plus que correcte qui fait son petit bonhomme de chemin sans tambour ni trompettes.
Les situations sont cocasses, pleine d’inventivité et de trouvailles. Les bons moments sont légions. Le spectateur ne s’ennuie pas une seule seconde. Nous sommes plongés au cœur d’un véritable divertissement comme le cinéma français sait parfois en produire. Aux antipodes d’une comédie sociale ou moralisatrice.
Les personnages sont attendrissants, drôles, attachants. Les dialogues sont au point et les répliques font mouche avec une réelle efficacité. Les duos ou trios constitués tour à tour par nos héros donnent l’occasion au metteur en scène de nous proposer des séquences plus que jouissives. Il y a comme un vent nouveau qui émane du long métrage.
L’interprétation est d’une très grande qualité. Si "Incognito" est aussi réussi, il le doit à un trio d’acteurs drôles et sympathiques.
Jocelyn Quivrin est très juste dans son rôle.
La prestation de Frank Dubosc peut être sujet à caution. Au début du film on se dit que son personnage est agaçant, énervant et que son interprétation va s’essouffler sur la durée. Mais l’alchimie fonctionne et celui qui nous irritait de prime abord, devient rapidement l’une des icônes de l’œuvre, un être de cinéma captivant. L’humoriste français en fait parfois des tonnes mais que sa bonhomie paye ici.
La vraie révélation est sans nul doute le chanteur Bénabar. Les mauvaises langues pourraient dire que le rôle de cet alter ego cinématographique lui va comme un gant car il ne sort pas vraiment de son univers mais c’est justement là que la réussite n’en est que plus grande. L’auteur compositeur interprète est vraiment très drôle et révèle des dons indéniables pour la comédie. On le sent à l’aise dans chaque situation. Ses regards, ses attitudes, son phrasé sont justes et ses répliques sont percutantes.
A leurs côtés Anne Marivin, Isabelle Nanty, François Damiens, Virginie Hocq, Gérard Loussine ou Yolande Moreau campent des personnages secondaires irrésistibles et indispensables.
"Incognito" apporte son lot de fous rire et d’émotion. Un long métrage qui se distingue par son originalité et le sentiment agréable qui s’en dégage.
Eric Lavaine dont la réalisation nous impressionne par sa maîtrise, fait souffler un vent de nouveauté sur la comédie français.
Nous sommes à des années lumière d’une œuvre conventionnelle et formatée.