Un très sérieux clash survint par une rayonnante matinée de mai 2008, lorsque Hachette UK se rendit compte que certains de ses titres neufs n'étaient plus référencés sur Amazon Angleterre. L'origine de la discorde ? Un rabais supplémentaire que le marchand réclamait, et que l'éditeur refusait. Prenant les auteurs en otage dans cette situation, le cybervendeur continuait toutefois de mettre en vente les ouvrages, mais d'occasion uniquement...
Âprès négociations d'une année
Les négociations auront duré une année entière, pour venir à bout de ce différend où l'éditeur entendait bien peser de tout son point, épaulé dans ce conflit par les écrivains et les agents du pays qui se rangèrent en renfort de la maison. « Je pense que la totalité de la profession, éditeurs, auteurs et agents, supportent à 100 % Hachette. Quelqu'un doit fixer les limites. Les maisons d'édition ont déjà concédé 1 % aux revendeurs par an, alors où cela s'arrêtera-t-il ? Se servir des auteurs comme l'on gère une équipe de football est une honte », pouvait-on lire.
Tim Hely Hutchinson, directeur général de Hachette a fait parvenir un courrier aux agents et aux auteurs annonçant que la guerre froide était finie. Les deux entreprises sont parvenues à un accord « qui résout les problèmes entre [elles] de manière à conserver une harmonie avec les principes et objectifs des deux parties », précise-t-il. Retour à la normale, donc, et les négociations reprennent sur des bases plus saines, selon The Bookseller.
Amazon à la hauteur de ses prétentions
Nous avions à l'époque interviewé Ronald Blunden, directeur de la communication en France, qui analysait simplement le problème : « Aujourd'hui, du fait de sa montée en puissance récente et spectaculaire, de ses parts de marché et de son taux de progression, le cyberlibraire demande en effet des remises à la hauteur de ses prétentions. Et forcément, ça crée des tensions. »
Mais laissons donc là les querelles anciennes et réjouissons-nous de ce que désormais les uns et les autres vont de nouveau gambader main dans la main vers des lendemains de ventes de livres qui chantent.
Car de toute manière Tim n'a pas souhaité en dire plus. De son côté, Mark Le Fanu, secrétaire général de la Society of Authors, estime que c'est un soulagement de savoir que « cette plaie purulente a été soignée ». Reste à savoir qui panse ses plaies...