- Amis visiteurs, vous pénétrez dans l'enceinte du château de Saint-Fargeau et nous sommes heureux de vous y accueillir. Depuis des siècles, d'illustres personnages se sont succédé en ce lieu, et mille ans d'histoire vous entourent.
Saint-Fargeau a traversé de nombreux conflits, de multiples bouleversements, des incendies dramatiques et malgré tous ces affronts, il a gardé tout son mystère et sa beauté.
En 1979, Jacques et Michel Guyot, fous de vieilles pierres, rachètent Saint-Fargeau pour un prix symbolique et décident d'y consacrer leur vie.
Par votre visite, vous contribuez à sa sauvegarde: une entrée paye quatre ardoises. Merci.
C'est bien au coeur d'une grande et étonnante histoire que les visiteurs sont invités à pénétrer en franchissant la porte d'entrée du château de Saint-Fargeau (Yonne). Une histoire mouvementée, parfois chaotique.
En l'an de grâce 980, Héribert, évêque d'Auxerre et fils naturel d'Hugues Capet, élève en ce lieu un rendez-vous de chasse fortifié.
Du Xe au XVe siècle, le château est la propriété des seigneurs de Toucy et de Bar, puis de Jacques Coeur, le célèbre argentier de Charles VII. Rien que du beau monde!
En 1453, Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, fait construire sur les bases de l'ancienne forteresse le château dans sa configuration actuelle: un pentagone flanqué de six tours majestueuses.
En 1652, Anne-Marie Louise d'Orléans s'y installe. Cousine germaine de Louis XIV, la Grande Demoiselle vient d'être condamnée à cinq ans d'exil suite aux événements de la Fronde auxquels elle a pris une part active. Pour occuper utilement son temps et donner encore plus de relief aux somptueuses fêtes qu'elle se plaît à organiser, elle fait embellir les façades intérieures du château en confiant le chantier à l'architecte François Le Vau.
1955: propriété de la famille Lepeletier des Forts depuis une dizaine de générations, le château connaît de très graves difficultés. Le duc Sosthène de Plessis-Vaudreuil, dernier propriétaire, se résout à vendre la demeure de ses ancêtres. Pour la dernière fois, il franchit le porche de la maison qui l'a vu naître.
1979: influencés par le feuilleton télévisé Au plaisir de Dieu, adapté du roman de Jean d'Ormesson et tourné à Saint-Fargeau, les frères Guyot se portent acquéreurs du grand "vaisseau de briques roses" pour le remettre à flots et le faire revivre. Les recettes des visites et du spectacle nocturne qui s'y déroule chaque été depuis 1980 permettent de financer, pierre par pierre, les travaux de restauration.
Alors que son frère Jacques est parti vers d'autres terres pour s'occuper à nouveau et comme par hasard de vieilles pierres, Michel Guyot a lié sa vie au destin de Saint-Fargeau. Sans le savoir peut-être, vous le croiserez immanquablement dans une allée du parc ou dans un couloir du château.
Lorsqu'il prend possession des lieux pour la ridicule somme de 200 000 francs réunie par son frère et lui, la tâche qui l'attend est immense, démesurée. Deux hectares de toitures sont à refaire entièrement. Les quatre-vingt-dix pièces du château sont vides, dans un état lamentable. Les murs sont lézardés. Le parc est en friche. Les incendies qui ont ravagé les lieux à plusieurs reprises ont laissé leurs traces indélébiles.
Michel Guyot ne se laisse pas démonter pour autant. Les solutions miracles n'existent pas. La seule qu'il connaisse, c'est de mettre la main à la pâte. Et effectivement, ce "cavalier perdu dans un siècle qui n'est pas le sien" (comme l'appelle joliment Georges Suffert) est omniprésent. Levé dès l'aube, il ne laisse à personne le soin de superviser les travaux de restauration en cours, que ce soit dans une charpente à consolider ou un mur à rejointoyer.
Mais où donc va-t-il piocher sa disponibilité et son dynamisme? Vous le verrez faire un petit tour de son domaine pour relever le moindre détail nécessitant une intervention, contrôler l'équilibre de la "cage d'écureuil" qui doit traverser cahin-caha la scène du "son et lumière", puis un peu plus tard régler les ultimes finitions du spectacle qu'il a lui-même mis en scène, s'attarder ensuite quelques instants pour tailler une petite bavette avec tel ou tel visiteur, faire le point avec les techniciens de la régie du "son et lumière", donner enfin une consigne de-ci de-là... Tout cela en plus du reste, par définition imprévisible.
Voilà ce à quoi il faut s'attendre quand on est en présence d'un "raccommodeur de châteaux [capable, comme le note une fois encore fort justement Georges Suffert, de] métamorphoser des pierres en or". Michel Guyot est sûrement un peu "fou". Mais d'une folie éminemment sympathique et, de surcroît, communicative. La preuve? Dès 1981 s'est créée spontanément, autour de notre chevalier des temps modernes, une association des Amis du château de Saint-Fargeau. Pour faire leur l'imposante demeure seigneuriale trônant au centre de leur ville,
ces nouveaux adeptes des vieilles pierres n'ont pas eu besoin d'autre révolution que celle de l'enthousiasme. L'ossature scénographique du "son et lumière" repose sur un noyau de professionnels du spectacle. Les "amis" sont, quant à eux, fidèles aux multiples postes de figurants que la mise en scène leur a confiés. Avec une constance et une conscience des engagements pris qui leur font honneur. Et si l'on multiplie de tels engagements par huit cents bénévoles, on comprend l'ampleur de la ferveur associative sans laquelle les ruines de Saint-Fargeau seraient probablement restées en leur état léthargique.Oyez, oyez, passants et badauds! Les jours et les nuits de Saint-Fargeau ont, sous l'impulsion du maître de céans, quelque chose de magique. Qu'on se le dise!
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 18 mars à 14:51
Bonjour Je possède près de la Couvertoirade dans le Gard une authentique métairie templière au Domaine du Luc que je voudrai voir retaurer dans toutes les règles de l'art.J'ai connu votre frère a Cassan par les VMF et pense à vous deux pour ce sauvetage et ouverture au public contre bail emphytéotique de très longue durée Cordialement