Samedi 31 mai 10h15 environ, je suis sur France INFO dans ma voiture et voilà qu’un débat s’ouvre sur les Européennes (ça a été long mais voici qu’une semaine avant on en parle enfin!) entre un représentant de l’UMP, un représentant du P(s) et Jacques Généreux (tête de liste du front de gauche à l’Ouest).
Le premier exploit est de voir le Front de Gauche invité dans un médias de forte audience car comme le dénonce à juste titre Mélenchon, l’accès médiatique est totalement inégal pour certaines composantes politiques tel le NPA ou le Front de Gauche, tous rejetés par les ouiouistes médiatiques qui reproduisent le même blocus que lors de la campagne référendaire de mai 2005. Mais là n’est pas ma surprise, je m’y suis tristement habitué.
Les présentations de la journaliste de France INFO (la station de l’info) commence par l’UMP et se termine par Généreux de la façon suivante :
« Et enfin Jacques Généreux, membre du P(s) je crois….dissident…. »
Jacques Généreux : « non désolé , cela fait dix mois que j’ai quitté ce parti »
La journaliste : « ah oui donc vous appartenez au parti du front de gauche »…. ??
Bref, après un recadrage en règle de Généreux qui a repris la parole avant le débat pour rappeler qu’heureusement qu’on était sur la chaîne de l’info, et une journaliste passablement vexée (par son incompétence, ou sa complaisance dévoilée ?) qui lui demande d’aborder enfin le fond ( ????), cet épisode est à mon sens symptomatique, bien qu’hallucinant, du niveau journalistique dans ce pays, en particulier dans le service public que le front de gauche comme d’autres défend pourtant bec et ongles face aux attaques que préparent à son encontre la politique européenne mise en exergue par le traité de Lisbonne, copie conforme du traité constitutionnel rejeté par les Français en 2005.
Je ne peux croire un instant que de tels manquements répétés puissent s’expliquer par la simple incompétence de quelques personnes, j’y vois plus le signe d’un formatage politique de notre démocratie, démocratie qui elle-même porte désormais de plus en plus mal son nom quand on voit le niveau des débats avant ces européennes, où le corps journalistique assiste sans réaction et sans contradiction à un déversement de promesses mensongères toutes en contradiction avec la signature du traité de Lisbonne, mais assénées avec convictions par les tenants du oui en 2005 devant un parterre journalistique bienveillant.
Ces faits ne sont pas nouveaux, mais s’amplifient, trompent l’électorat, et chose plus nouvelle, sont de plus en plus le fait des médias publics, donc du pouvoir en place. Ce n’est pas une surprise avec Sarkozy qui a tout fait pour phagocyter de l’intérieur la télé publique comme les autre médias du service public, mais c’est juste une inquiétude grandissante pour l’avenir de notre système, traduction directe dans les faits des décisions Sarkozystes.