J’avais passé 4h30 de route à écouter France Info qui n’interrompait son édition spéciale pour la catastrophe aérienne que pour donner des résultats de tennis et annoncer la sortie du RSA, un jour férié. Je ne sais pas pourquoi, je suis resté scotché devant la radio alors que je ne considère cette catastrophe que comme un fait divers tragique, suscitant néanmoins quelques interrogations : comment un gros machin peut disparaître d’un claquement de doigt.
Dès la première demi heure, on avait compris que c’était plié, qu’il n’y aurait strictement aucun espoir et je pensais aux familles qui, elles, continuaient à garder de l’espoir, car j’imagine que c’est ainsi que ça se passe : on ne veut pas y croire, on ne peut pas y croire.
C’est probablement lorsqu’ils ont vu Nicolas Sarkozy débarquer que certains ont compris. Je vous l’avais dit : ce gars-là ne porte pas l’espoir ! Qui a dit que j’étais antisarkozyste primaire ?
Devant la radio, j’étais fasciné par le nombre d’experts qu’avaient trouvés France Info. J’adore les experts. Le premier explique que la catastrophe ne peut être due qu’à la foudre. Le deuxième explique que la catastrophe ne peut en aucun cas être due à la foudre. Le troisième démontre que ça ne peut absolument pas être un attentat. Le quatrième estime que la piste terroriste est la meilleure.
Ils passaient en boucle. A un moment, je m’amusais à essayer de deviner ce qu’allait dire l’expert suivant, que j’avais d’ailleurs déjà entendu au cours de la demi heure précédente.
Ils sont très forts, à la radio, ils arrivent à vous faire oublier les bouchons.
La fille d’Odette avait reçu un appel de la compagnie trois heures avant le départ pour lui demander d’assurer le vol suivant. On est peu de choses…