Paraty
Ilha Grande et Paraty, Brésil
Après Rio, nous nous dirigeons vers la gare d'autobus, chose rendue plus qu'habituelle pour nous. Toujours nous retrouvons nos amis vendeurs de tickets aux couleurs multiples. Je crois que si je les gardais tous, je pourrais certainement les enligner et faire une banderole qui relierait tous les pays de notre planète ensemble. Mais bon là n'est pas le sujet d'aujourd'hui.
Nous prenons donc un premier bus dans lequel je m'endors immédiatement, chose qui aussi est plutôt récurrente dans mon cas. Si j'additionnais toutes les heures que je m'apprête à dormir sur la route dans ce long voyage, je crois que pourrais rendre jaloux tous les insomniaques. Un certain André Brugiroux, a dit : j'ai visité tous les pays de la Terre, et bien moi, je pourrai toujours dire que j'ai dormi « tous » ses bus, ou presque. Mais là n'est encore pas le sujet.
Tout ça pour dire que nous nous retrouvons les six gougounes au port d'Angra pour prendre un bateau vers Ilha Grande que l'on nous décrit comme un petit paradis.
Direction l'île au passé étrange. Ancien repaire de pirates, lieu de quarantaine pour les voyageurs voulant entrer au Brésil en 1870 puis, prison à sécurité maximale jusqu'en 1994, on peut dire que ce lot de terre n'a pas toujours accueilli de petits blancs-becs en maillots de bain.
Ici, nous sommes à la recherche d'aventure et d'émotions fortes. Nous nous engouffrons donc les sentiers dans la jungle pour y dénicher quelques bêtes sauvages. Résultat, qu'un minuscule singe avec de longs poils blancs qui lui sortent des oreilles nous fait la pause. Pour l'aventure, on repassera.
Par contre, les crabes qui se font des commandos une fois la nuit tombée autour de nos tentes invitent à la prudence et la vigilance. On ne sait jamais ce qui peut bien se passer dans une tête de crabe lorsqu'ils nous regarde droit dans les yeux tout en se déplaçant de côté. Ne jamais leur faire confiance.
Et que dire de la chauve-souris au radar défectueux qui me frôla le nez après avoir avalé je ne sais combien de moustiques en survolant la mer. Je n'ai qu'une seule chose : la modération a bien meilleur goût et que je confirme que ces créatures sont hideuses.
Ilha Grande possède aussi une très belle plage nommée Lopes Mendes que nous ne verrons pas, préférant prendre un tour de bateau avec de faux attraits touristiques. Petite erreur de parcours, ça arrive!
Après quatre jours de plage et d'alcool cheap, la route nous appelait dans un de ces bus de ville casse-cul du Brésil. Ici, les chauffeurs de transport en commun sont dans leur tête tous des pilotes de formule 1, mais, n'ont entre les mains que de vieux bolides sans suspension. Bref, j'ai besoin de bien m'agripper car ça saute dans tous les sens et pas question de ralentir dans les courbes.
Paraty, terminus, tout le monde descend.
Cette charmante ville coloniale aux petites maisons blanches aux volets colorés est franchement magnifique. Bordée par la mer et les montagnes, on y glisserait bien volontiers nos pantoufles en dessous du lit. Par contre, en parlant de pantoufles, je dois avertir nos lecteurs beaucoup plus âgés que ce n'est pas une ville accessible à tous.
Je m'explique. Les rues ici ont été faites, je crois, plus pour le look que pour nos amis les aînés. En effet, entièrement faites de grosses pierres inégales, une personne en marchette s'y retrouve vite en difficulté.
Nous les bravons tout de même sans relâche pour atteindre le festival du divin esprit saint chaque fois que nous en avons l'occasion.
Je vous sens déjà réagir suite à cette affirmation mais, je vous rassure, nous ne sommes pas passés du côté obscur des sectes religieuses.
En fait, sous chaque petite tente de ce festival, se trouvent de succulentes brochettes variées mais surtout, des brochettes de fromage grillé. Non mais quel délice, je crois que ce sera la seule divinité rencontrée par ici. Parlez-en à Alex, elle vient d'offrir une retraite bien dorée à la vendeuse de ce péché.
Elle aura d'ailleurs été bien punie pour sa gourmandise le jour de notre expédition dans la forêt vers le fameux toboggan naturel.
Quoi de mieux qu'une immense roche polie par une cascade d'eau et couverte d'algues pour tomber à la renverse et glisser jusqu'en bas? Un tas de roches sous une fille en maillot de bain en sandales. Elle en gardera quelques blessures de guerre.
Heureusement, rien de cassé pour notre amie voyageuse, cette fois-ci. Sera-t-elle aussi chanceuse la troisième fois?
- Nad, qui ne bronze pas de la face.