La semaine dernière a été politiquement polluée par les annonces successives des gens de l’UMP sur le travail des malades et accouchées, sur les prêts de salariés entre entreprises, sur les portiques à l’entrée des écoles, avec un pic jeudi par la conférence de presse présidentielle sur la sécurité, sur l’interrogatoire par les gendarmes d’un gamin de 8 ans qui s’était bagarré pendant la récréation,… Et ce sans parler des élections anecdotiques d’un Parlement Européen sans grands pouvoirs et ses différents sondages.
Partout, dans la presse, de gros titres sur ces évènements mineurs destinés à détourner l’attention et faire parler de soi en ces périodes de crise financière et économique majeure, quand chaque mois, malgré des statistiques sujettes à caution, on compte entre 50 et 100 000 chômeurs de plus.
Faire parler de soi et détourner l’attention. N’y-a-t-il personne parmi les leaders de gauche qui soient capables de faire parler d’eux en attirant l’attention sur les réels problèmes qui se posent, avec des propositions audacieuses et non l’eau tiède ordinaire ?
Sur la régulation des pratiques bancaires (alors que les banques proposent de s’auto-réguler) n’y-a-t-il pas des mesures tranchées à proposer ? Sur les licenciements qui découlent d’une crise provoquées par les spéculations de la finance, n’ya-t-il pas de mesures radicales à envisager, faisant payer les coupables ? Sur la délinquance et la criminalité de certaines banlieues, il existe de nombreux travaux universitaires dans lesquelles sont des propositions hors-normes et issues de réflexions d’acteurs du terrain qui permettent d’envisager de traiter globalement ces quartiers malades dans lesquels il n’y a pas, et tout le monde le sait, de solutions purement policières. Sur la règlementation des paradis fiscaux, sur les “bonus”des PDG en période d’euphorie, mais sans les “malus” suite aux pertes occasionnées par leurs décisions centrées sur le fric à court terme…
Les thèmes et les sujets ne manquent pourtant pas, il n’y a qu’à regarder autour de soi, y compris, comme j’en parlais il y a peu, la légalisation du cannabis…
Que les socialistes soient prisonniers des textes qu’ils ont approuvé à Bruxelles, certes. Mais n’y-a-t-il pas chez eux au moins quelques gens “couillus” qui sortent des propositions qui ne soient pas “en réponse à” et convenues comme si les dialogues d’une (très) mauvaise pièce avaient été pré-écrits. On ne les a même pas entendu sur l’engagement de l’armée française dans les Emirats du Golfe, décision prise sans aucun débat démocratique et destinée avant tout à vendre des Rafales aux Emirats, au grand bénéfice de S. Dassault…
Non. N. Sarkozy fixe le cadre, les échéances et les règles et toute la nomenklatura politicienne s’y conforme gentiment, poliment. Diogène, avec sa lanterne, cherchait un homme. Moi, j’aimerai bien trouver une opposition politique, à Paris comme à Nice, qui ait pris appui sur les luttes sociales, les aidant à converger et à se durcir au lieu de participer à leur émiettement…
- “L’esprit du rugby de demain”. Le Monde.
- “”Et si le PS était tout bonnement “burnt out”, “épuisé”, comme l’on dit familièrement, victime de ce syndrome d’épuisement résultant de l’exposition à un stress permanent ?” Le Monde.
- “Rien n’est plus important que les transports pour comprendre l’avenir de l’économie : ils entrent en crise avant les autres ; et ils en sortent avant les autres”. Blog de J. Attali.
- “Un système ultra sécuritaire pour les hommes et les enfants et ultra libéral sans aucune loi pour l’argent et ceux qui le manipulent”. Le rapport de Transparency International sur la France après deux ans de Sarkozy. Rue 89.