Les « Indisciplinés » squattent Nice

Publié le 02 juin 2009 par Letuyo

Jusqu’au 15 juin, le festival d’art contemporain Indisciplines investit la ville. Couleurs, formes : le temps d’une expo en plein air, les rues se la jouent galeries.

Cubes multicolores place Masséna, cercles « Vous êtes ici » un peu partout, paraboles confettis sur les barres HLM de Pasteur… ces intrusions soudaines dans l’environnement quotidien n’auront sûrement pas échappé aux regards vadrouilleurs. D’aucun se demandent d’ailleurs sûrement : kézako ? Réponse : le festival « Indisciplines », organisé pour la troisième fois par l’association niçoise Le Dojo.

Sélectionnés pour « réenchanter la ville », une bande de 16 artistes d’ici ou d’ailleurs se sont emparés de l’espace urbain. « On a lancé un appel à projet de novembre à janvier sur ce thème. Au total, nous avons reçu plus de 450 dossiers des quatre coins de la planète », se réjouit Florence Forterre, directrice artistique de l’association. Toutes les pièces exposées, à l’exception de deux ou trois, ont donc été réalisées spécialement pour l’occasion.

« L’idée, c’était de sortir des musées, des galeries. Les artistes ont un vrai rôle à jouer dans l’espace public aujourd’hui. C’est désolant de voir qu’on ne leur demande jamais leur avis. Il y a peu de poésie dans un feu tricolore ou dans une grille d’égout… pourtant il suffirait de pas grand-chose », explique encore Florence Forterre. L’espace d’un instant, « Indisciplines » donne donc à Nice l’allure d’une ville rêvée, « réenchantée ». L’espace d’un instant seulement, toutes ces installations sont éphémères, et certaines déjà salement amochées. Dès le 15 juin, les rues redeviendront grises.

« Spin off blokus », Johanna Fournier. A voir sur la Place Masséna

Partie de Tétris grandeur nature. Les bancs de la Place Masséna prennent soudain un aspect ludique et récréatif, par la simple présence de blocs de couleurs emboitables. A vous de jouer.

« Sunset », Collectif 1.0.3. A voir Quai de la Douane, Port de Nice

Les lignes peintes par les artistes se superposent aux tracés existants délimitant les places de parking. Illusion d’optique sur sol de béton.

« Confettis », Vincent Ganivet. A voir 14, 16 rue Fenoglio de Briga, quartier Saint-Charles

Quitte à les accrocher au balcon, autant les montrer pour de bon. Voilà l’idée de l’artiste qui redonne un peu de gaieté à la multitude de paraboles qui ornent les façades d’immeubles. Chaque habitant s’est vu offrir une house flashy mais pas tous n’ont joué le jeu.

« Variation on three colours », Thomas Vinson. A voir sur une rame de tramway

Trois bandes, une rouge, une blanche, une noire, apposées sur le tram. La ST2N ne sponsorise pas l’OGC Nice mais un jeune artiste parigo. Son idée : transformer la perception des passagers et des piétons sur les lieux, les vitrines,au fil des allés et venus du tram déguisé.

« Vous êtes ici », Aline Morvan. A voir dans 13 sites dans la ville, dont l’avenue Jean-Médecin

Une carte grandeur nature, c’est l’allure que prend Nice sous les yeux de cette artiste Rennaise. Un peu partout, Aline Morvan squatte le bitume avec ses gros pochoirs indiquant à qui veut bien les regarder « Vous êtes ici ». Une manière originale d’interpeler le passant en lui faisant prêter attention à des lieux du quotidien où il n’a peut sans doute jamais pris le temps de s’arrêter.

A voir aussi sur www.indisciplines.org

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