Les détracteurs du réalisateur Nikita Mikhalkov, actuel dirigeant de l'Union des cinéastes russes, n'ont pas dit leur dernier mot. Après avoir élu Marlen Khoutsiev représentant des cinéastes en décembre dernier, critiqué les abus financiers et l'autoritarisme de Mikhalkov à la tête de l'institution depuis 1997, porté plainte contre sa réélection, une vingtaine de réalisateurs et membres de l'Union ont publié une lettre ouverte pour que les professionnels de la profession "prennent conscience de tout l'aspect dramatique de la situation". Ils estiment que Milkhalkov s'est accaparé le pouvoir et a transformé une union de personnes libres en entreprise privé personnelle.
Si Mikhalkov ne souhaitait pas se présenter à un nouveau mandat de l'Union des cinéastes russes, il avait une idée du nom de son successeur : Mikhaïl Poretchenkov. Mais l'imbroglio dans la succession a eu lieu quand 158 réalisateurs (sur 450) se sont réunis pour dresser un bilan (négatif) de l'action de Mikhalkov, que 49 ont élu Khoustiev (donc très loin de la majorité requise), que Mikhalkov a décidé de se défendre, pour finalement être réélu en mars 2009. La justice a rejeté l'élection de Khoustiev, la majorité n'étant pas atteinte, mais un 2e procès va débuter le 10 juin. Si cette histoire n'est pas sûre de faire un bon scénario de film, le suspense sur le nom final du dirigeant de l'Union des cinéastes de Russie reste entier pour le moment.