Avec près de 65% des parts de marché dans le monde (90% en France, 79,6% en Europe, 64,2% aux Etats-Unis et 42% en Asie Pacifique), Google est le concurrent à abattre. Les forces en présence (Microsoft, Cuil, Wolfram, Ask, Yahoo!) le savent, la barrière à l’entrée sera difficile à franchir.
Dans Le Monde, daté du 30 mai 2009, François Bourdoncle, d’Exalead, explique que :
“Google a acquis une compétence unique à gérer efficacement, à moindre coût, notamment énergétique, les millions de serveurs informatiques sur lesquels il archive le Web”.
Aussi, lorsque le responsable de la division grand public de Microsoft France, Olivier Marcheteau, dit qu’ « une part significative des 9 milliards de dollars (soit 40% du CA de Google en 2008) que nous consacrerons en 2009 à la recherche et développement ira au moteur » Bing, son nouveau moteur, faut-il y voir un énième effet d’annonce, après les échecs de MSN Search, Windows Live Search et Live Search ?
Casser les habitudes
Certes, Microsoft a des moyens financiers et humains, seulement cela suffira-t-il pour « casser les habitudes », comme le dit Olivier Marchanteau. Des habitudes de navigation qui débutent d’ailleurs souvent sur Facebook (50% des 150 millions d’utilisateurs actifs de ce site le visitent chaque jour) et moins sur Google, reléguant le moteur à 2 ou 3 clics de l’internaute.
Aujourd’hui, dans une économie de l’attention, les batailles qui s’annoncent vont être passionnantes. Google et Bing ne sont que des canaux de distribution de l’information. Notre attention s’y fixe d’ailleurs de moins en moins. A l’heure des blogs, réseaux sociaux et communautés, la question que je me pose est la suivante : Les enjeux se situent-ils dans les pourcentages de part de marché de la Recherche Web, ou dans les pourcentages de part d’attention de la Recherche Web versus les médias dits « sociaux » ? D’autant que le pont entre les deux est le grand chantier de Google, à savoir la recherche « en temps réel », cristallisée par Twitter Search.