J’aime le tennis, j’y joue 2 à 3 fois par semaine et chaque année, c’est la même rengaine… Un français va gagner Roland Garros cette année et d’ailleurs notre quotidien sportif de référence, l’Equipe, nous conforte dans cette évidence.
Et chaque année, ça déchante sévère. Alors ce soir… Monfils a gagné, brillamment c’est un fait, donc demain on peut s’attendre à des trucs dhityrambiques du type : « Un génie est né », « Pas la peine de jouer la finale, c’est Monfils »… bref les mêmes titres que pour Tsonga ou Simon, il y a encore 24 heures.
Entre-temps, l’illusion a été dissipée, on a confondu coup d’éclat et constance dans le jeu. Simon est sorti déjà avant ; Tsonga l’ouragan après sa victoire sèche sur Roccus, a sombré corps et bien.
Pour celui qui suit la saison tout au long de l’année, ce n’est pas une surprise, seul L’Equipe les surcôte. Et comme souvent, c’est notre bon vieux syndrome cocardier qui l’emporte. Tellement que lors de son élimination à Madrid, il y a 15 jours, Tsonga pour excuser une défaite peu glorieuse avait mis ça sur le compte d’une terre facétieuse et des bruits des appareils photos… génial.
Qu’on dise une fois pour toute que nous avons d’honnêtes joueurs capable de coups d’éclat, point barre. Et qu’on arrête de parler de joueurs d’avenirs (les Tsonga, Simon et Monfis) quand ils ont le même âge qu’un Raphaël Nadal et un palmarès qu’à eux trois ils ne peuvent approcher. l
Que l’un d’eux gagne quelques gros tournois après on pourra écrire « fantastique, de géant, énorme », enfin bref d’utiliser des superlatifs en rapport avec les résultats obtenus.
Alors oui, le tennis français ressemble assez au sarkozysme : beaucoup de promesses, de l’esbroufe et au final… pas grand-chose.