Bob Gainey opte cette fois-ci pour un coach expérimenté pour diriger le Canadien.
La rumeur circulait depuis hier et s’est rapidement concrétisée, Jacques Martin s’en vient diriger le CH. Notre première réaction: enfin un coach qui n’apprendra pas sur la job. Martin est le premier instructeur expérimenté à être nommé à la barre du CH depuis Jacques Demers en 92. Tremblay, Vigneault, Therrien, Julien et Carbonneau en étaient tous à leurs premières armes dans la LNH et ça paraissait. Martin n’est pas parfait mais au moins il a du vécu et de la crédibilité. Le CH a eu trop de «generic French coaches», il était temps de nommer un vétéran que les joueurs connaissent.
Bien des gens évoquent le système de jeu défensif préconisé par Martin. C’est clair que le retour de la trappe ne nous enchante guère mais au point où le Canadien se trouve, les victoires sont plus importantes que le style flamboyant. D’aucun diront qu’avec Martin les joueurs offensifs ne peuvent s’exprimer librement mais il y a si peu de joueurs offensifs chez le Tricolore que ça ne devrait pas être un problème.
À nos yeux le point qui milite le plus en faveur de Martin est la façon dont il a transformé les Sénateurs d’une organisation de clowns à une équipe compétitive entre 1995 et 2004. C’est clair qu’il n’a pas remporté la Coupe Stanley avec les Sens mais ses successeurs n’ont guère eu plus de succès. Il hérite aujourd’hui d’une équipe qui risque d’aligner plusieurs jeunes plus ou moins prêts pour la LNH et il est un bon candidat pour diriger une telle formation. Les matches ne seront probablement pas spectaculaires mais l’équipe devrait demeurer respectable…
C’est clair que Martin n’est pas l’homme le plus flamboyant et un duo Martin/Gainey causera assurément des crises de narcolepsie au cours d’une saison. Martin n’est pas vraiment reconnu comme un grand communicateur, ce qui risque de donner d’étranges conférences de presse. Ce côté drabe ne dérangera personne si l’équipe gagne mais les critiques fuseront rapidement si les choses tournent mal. L’ami Jacques serait du genre autocrate, aimant tout décider seul. On verra si ça fitte bien avec le style de gestion du CH. Le fait d'embaucher un coach avant que la vente de l'équipe ne soit finalisée peut surprendre mais ce dossier pourrait trainer encore longtemps. On ne sait jamais, peut-être que le fait d'avoir un instructeur francophone respectable pourrait être un argument de vente supplémentaire.
L’arrivée de Martin illustre bien à quel point il est difficile de trouver un instructeur-chef quand celui-ci doit absolument être francophone. Il n’y a tout simplement pas tant de candidats de qualité disponible. On a donc affaire à une embauche peu spectaculaire mais convenable dans les circonstances. Au moins, on ne se ramasse pas avec Bob Hartley. On l’aime pas, lui.
Une rumeur de Corus Sport évoquait la venue de Mario Tremblay comme assistant-instructeur et celle de Jacques Lemaire comme consultant spécial. Lemaire, ça semble plausible mais Mario Tremblay? Come on. Il était correct comme apprenti de Lemaire au Minnesota mais à Montréal il serait trop high profile comme adjoint.