Voilà un exemple tout chaud de manipulation savamment orchestrée, dans l'intention de vendre, dans cet article du Figaro :
- Premier constat : le ton est donné de façon à inquiéter les gens : après l'été, on risque d'être tous contaminés par le virus H1N1. Mais comme par hasard, ce sera seulement après les vacances,
il ne va pas nous gâcher l'été. Le virus doit être en congès lui aussi, il va attendre qu'on revienne de nos vacances pour "revenir" ! Qu'on ne fasse pas croire qu'il sévit quand il fait froid,
comme pour la grippe hivernale : récemment, il a sévi dans des zones où il faisait chaud !
-2. La question est posée de telle façon à ce que, psychologiquement, les gens soient prêts à aller se faire vacciner et se sentent obligés de le faire. Cela s'appelle un conditionnement. Une
campagne massive de vaccination est en train de se préparer. Ce genre d'article est ce qu'on peut appeller une mise en bouche. On va nous laisser plus ou moins tranquilles pendant nos vacances,
pour revenir de plus belle à la charge à la rentrée, où on ne va plus parler que de ça dans les infos.
-3. Pourquoi l'Etat s'apprête t il à débourser pour acheter 100 millions de doses alors que nous ne sommes que ... 60 millions de français ? Au cas il y aurait des doses qui ne fonctionneraient
pas sans doute. 40 millions de doses viciées, ça fait beaucoup quand même... Une explication beaucoup plus plausible se résume en un seul mot : business (eh oui, notre santé n'est qu'un
marketting comme les autres).
-4. Mais le plus intéressant se trouve au troisième paragraphe : "En 1918 la grippe espagnole avait, elle aussi, marqué le pas au printemps avant de revenir à l'automne, tuant 40 millions de
personnes. Mais à l'époque, il n'y avait pas de vaccin...". Lisez et relisez bien cette dernière phrase. "A l'époque il n'y avait pas de vaccin". Donc aujourd'hui, nous sommes sauvés, le vaccin
miraculeux est là ! Oui, il est là ; et même il est là depuis les années 1970 ; mais comme dans ces années là il s'est avéré être une catastrophe, on se garde bien de le rappeler. Que s'est-il
passé dans les 70's ? : J'avais eu l'occasion de le rappeler brèvement dans l'article "remise en question de la médecine moderne". La grippe espagnole était le nom que l'on donnait à l'époque à
la grippe porcine en France. Aux Etats-Unis, c'était déjà la grippe porcine. En 1976, la grippe porcine avait déjà terrorisé les Etats-Unis, la psychose était exactement du même genre que celle
que l'on vient de connaître. Et la peur, ça s'exploite pour vendre plus facilement. Ainsi, au mois de mars 1976, le gouvernement américain lance une vaste campagne de vaccination de toute la
population suite au décès d'un soldat atteint de la grippe porcine. Le 5 février 1976, le soldat David Lewis basé au Fort Dix dans le New-Jersey se plaint d'un état de fatigue et de faiblesse
sévère. Le soldat décède le lendemain, tandis que 4 autres recrues sont hospitalisées pour les mêmes raisons. Deux semaines plus tard, les autorités annoncent que ce décès est dû à la grippe
porcine. Des recherches réalisées à partir de prises de sang révèlent que 500 personnes travaillant sur le même site militaire ont contracté la grippe porcine sans toutefois tomber malades.
Devant le "risque pandémique" (c'est exactement le cas en ce moment ; on nous parle d'un "risque pandémique"), le 24 mars, le président Ford lance une campgne de vaccination massive de toute la
population. Un heureux coup électoral pour lui ; un heureux coup financier pour les laboratoires. Le 11 octobre, alors que 40 millions d'américains sont déjà traités (approximativement 25% de la
population), 3 personnes âgées décèdent d'arrêt cardiaque quelques heures après avoir été vaccinées. Le vaccin est rapidement mis en cause, ce qui suscite une vague de défiance de la
population... et l'arrêt du programme de vaccination. Pour qu'une telle décision soit prise quand on connaît les enjeux financiers, autant dire qu'il y avait plus que de simple soupçons. En
effet, selon plusieurs chercheurs, le vaccin pourrait être dangereux pour les patient atteints notamment du syndrôme de Guillain-Barré, trouble paralysant le tissu neuromusculaire. Le 16
décembre, les pouvoirs publics mettent fin à la vaccination : un tiers seulement de la population a été traitée ... et le virus de la grippe porcine, lui, ne s'est pas propagé au-delà de Fort
Dix. Surtout, il n'aura au final fait qu'une seule victime. Une seule. Qui a suffi à justifier la décision de vacciner toute une population !
Ce petit rappel historique est étrangement occulté par l'article du Figaro, dont le journaliste a dû probablement recueillir les informations auprès d'un représentant quelconque de GSK,
Sanofi ou Novartis, les trois labos se disputant la manne financière. A la fin de l'article, une précision est apportée par un "porte-parole du ministère de la santé", lesquels porte-paroles sont
conseillés par les petits soldats des laboratoires... Ne cherchez pas l'objectivité, il n'y en a pas.
-5. Finissons sur les chiffres et posons-nous des questions : concrêtement, il y a 99 cas de décès dans le monde liés à ce virus. Nous sommes 6 milliards d'humains sur Terre : vous croyez
que 99 cas, sur 6 milliards, c'est significatif ?!...
Autre chiffre : 26 cas on été confirmés en France. Deux choses :
> Même constat : il faut relativiser le chiffre. 26 personnes sur 60 millions d'habitants, c'est loin d'être suffisant pour déclencher un plan au niveau national. De nombreuses autres maladies
font bien plus de victimes. Mais comme il n'y a pas de vaccins à vendre pour ces maladies, pas besoin de rappeler les chiffres...
> En second lieu, ces 26 cas avérés ne sont pas décédés, mais soignés et traités. Cela signifie qu'en dehors de toute campagne de vaccination contre le H1N1 (puisqu'il n'est pas encore mis sur
le marché), le personnel médical est entièrement capable de soigner cette maladie, notamment en traitant ses symptômes.
Le risque qui nous pend au nez est donc moins celui d'une pandémie que celui d'une vaccination généralisée. Certaines personnes peuvent avoir besoin du vaccin, mais certainement pas toute
une population, c'est de la folie pure. J'expliquerai pourquoi dans un article spécialement consacré au vaccin contre la grippe, qui est, plus que les autres vaccins encore, un gros coup
marketting ; le coup de la grippe porcine n'est qu'un bégaiement de l'histoire et des psychoses passées. La méthode de la terreur faisant toujours recette, pourquoi se
priver... Je crois qu'il faut vraiment revenir à la raison, pour ne pas céder à cet alarmisme ridicule ; comme par hasard, pendant les vacances, il n'y aura pas de
problème. On va gentiment passer l'été, bronzer et se baigner, en pleine forme, sans se poser de questions. On va bien nous conditionner ici et là en nous rappelant ponctuellement qu'il y a
quelques morts, vu que le mot "mort" suffit à lui seul à instiller dans le cerveau des gens la notion de "danger de mort" ; nous serons donc gentiment prêts psychologiquement à la rentrée pour
accueillir la campagne, médiatique et vaccinale, grâce à ces petits rappels, qui ne nous gâchent pas les vacances mais nous conditionnent.
Ceux qui vont probablement le plus travailler à la rentrée, ce sont les tiroirs-caisses de GSK, Sanofi ou Novartis...