Voilà pour le folklore. La musique, elle, si elle n'est pas non plus impressionnante de complexité (pour ce que j'en ai entendu, c'est-à-dire le cd éponyme avec compositions orchestrales datant des années 1960), reste très intéressante et novatrice pour l'époque. Vers la fin de sa vie, il a visiblement composé des canons nécessitant l'emploi d'un millier de musiciens sur près de neuf heures. Ayant fricoté à la fois avec le jazz et la musique du monde, il a également rencontré les principaux représentants du minimalisme américain, Terry Riley, Steve Reich et Philip Glass, chez qui il squattera pendant 3 mois. Encore un témoignage, s'il en était besoin, de l'influence, au cours des années 1960 et des années 1970, des cultures ethnologiques sur la culture et la contre-culture américaines, ainsi que de l'entremêlement de ces deux dernières: si Moondog reste peu connu du grand public, il aura une influence considérable sur un certain nombre d'artistes et de compositeurs, Janis Joplin et Charlie Parker reprenant, entre autres, certains de ses airs.
Avis, donc, aux amateurs de musique du monde, de musique psychédélique et de musique minimaliste: Moondog mérite plus qu'un rapide coup d'oreille, il mérite une attention soutenue, au même titre que d'autres personnalités marginales comme Zappa ou Vander.