Sonnet du menteur
Par exemple, menteur saigne
Ta langue, et rougit comme l’eau
Cette joue voisine du feu.
Un mensonge nous colore,
Presque. Déesse tes mains au jeu
Des langue, fleur, et flamme ; alors
D’une curieuse haleine en plumes,
Je rapproche ventre qui bouge.
Ma bouche au tisonnier j’allume,
N’espérons plus s’il n’est rouge.
Vexé que mon cœur déteigne,
J’efface tout et je signe
(Profitant du doigt qui saigne)
Sur un arbre des dimanches.
Olivier Larronde, Les Barricades mystérieuses, dans Œuvres poétiques complètes, précédé de Villon adore rire de Jacques Roubaud, et de Brève vie d’Olivier Larronde, par Jean-Pierre Lacloche, Le Promeneur, 2002, p. 65.
Rose & mon droit
Vos froideurs froissées, héritière
Des rosées, volent une et une.
Aussi le nid du noir sans lune :
Mes toutes puissantes paupières.
Horizon libéral assiège
Moi : ce trou noir debout, colonne
Où l’ombre pensive empoisonne
Un cœur sans main, sans bras d’acier.
Archet-né sonnons plein silence !
Je crache au baiser d’air du temps
Il bruit — flèche-moi — sans parler.
Fais le jeu d’un biceps géant
Ma droiture !
Pour
Qui te lance
Sans yeux dehors
ni
au dedans.
Olivier Larronde, Rien Voilà l’Ordre, L’Arbalète, 1961, p. 35 ; dans Œuvres poétiques complètes, Le Promeneur, 2002, p. 95.
contribution Tristan Hordé
Bio-bibliographie d’Olivier Larronde
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