Il y a certainement des circonstances proprement britanniques à l'émergence d'un tel parti : l'Angleterre est une île ; le récent scandale des notes de frais ; la suspicion traditionnelle du pays à l'égard d'une europe supranationale...
Il y a aussi des diffficultés, notamment la grande difficulté pour des partis autres que Tory et Labour pour s'implanter durablement dans un système électoral où règne le scrutin uninominal à un tour.
Certes, le programme du parti est parsemé de nombreuses mesures de droite.
Il n'empêche qu'une fois sortie de l'Union, la Grande-Bretagne pourra renouer avec de vrais débats politiques et qu'une alternance réelle pourra s'instaurer au lieu d'une suite infinie de clones ne se distinguant que par leur stratégie de communication (genre pondéré à la Henri IV: Bayrou ; jet set 1er empire : Sarko ; Jeanne d'Arc : Ségo...) pendant que Bruxelles enfile ses directives ineptes.
Par ailleurs, il n'est en rien inéluctable que le thème d'une sortie de l'Union européenne tombe à droite en France. La restauration d'une politique de gauche passe forcément par une sortie de l'Union et il n'est pas exclu que le Front de gauche s'en rende compte un jour, par exemple. D'ici là c'est sans doute leur rendre un mauvais service que de les encourager à réclamer de façon assez ridicule une "autre Europe" dont personne ne veut, ou, plus exactement, dont il est impossible qu'elle soit souhaitée par 27 pays simultanément, condition pourtant sine qua non de tout changement européen (même chose pour NDA et DLR, bien évidemment...)
*
J'invite les lecteurs curieux à relire le récit des modifications de l'article UKIP dans wikipedia par l'ambassade américaine à Bruxelles.