Outre l’afflux redouté de migrants intra-européens (Roumains et Bulgares notamment), désormais libres de circuler partout dans l’UE, c’est surtout la peur de voir des emplois délocalisés dans les pays de l’Europe centrale et orientale qui provoque un rejet croissant de l’élargissement. D’autant que le degré particulièrement élevé de corruption, et le détournement des fonds européens qui va avec, dans les pays qui viennent d’adhérer inquiète également les dirigeants européens. Si bien que le processus d’élargissement lui-même, longtemps présenté à la fois comme un impératif historique et une opportunité économique (un très grand marché), est désormais profondément remis en cause.
Le projet d’une Europe politique à côté d’une Europe économique s’est en effet considérablement éloigné. Et plus l’élargissement portera loin les frontières de l’Europe, plus ce sera le cas. Si bien que certains s’interrogent désormais ouvertement sur les moyens de poursuivre, à quelques pays seulement, au sein de l’UE, le grand dessein des Pères Fondateurs.
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Chronique publiée dans le quotidien Nice Matin le 1er juin 2009.
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