Eric Besson a perdu une manche. La France se justifie sur les conditions d'exerciice et de respect des droits de l'enfant. Chacun ravale sa honte. Eric Besson désavoué Le tribunal administratif de Paris a suspendu l'exécution des contrats signés par le ministre de l'Immigration, le 10 mai dernier, qui attribuait le marché de l'aide aux étrangers en rétention à six associations, avec interdiction à ces dernières de se concerter. Diviser pour régner... Inquiet des retards, Eric Besson avait signé, le 10 mai, les contrats d'assistance aux sans-papiers dans les centres de rétention. La Cimade contestait cette attribution. Elle avait déposé un recours. Un juge avait ordonné la suspension de cette procédure pour vingt jours, et organisé une audience le 6 mai dernier, qu'il avait dû compléter d'une autre le 13 mai. Le ministre l'avait pris de vitesse, pour éviter tout retard. Le nouveau dispositif d'assistance devait entrer en vigueur début juin... La Cimade et plusieurs autres ONG de défense des droits de l'homme avaient ensuite déposé de nouveaux recours contentieux. Dans une ordonnance rendue samedi, un juge a estimé que les conditions étaient réunies pour prononcer la suspension «de l'exécution du marché signé le 10 mai par le ministre de l'Immigration (...) jusqu'à ce qu'il soit statué sur les requêtes aux fins d'annulation formées» par la Cimade et trois autres associations. Eric Besson n'est pas content, lui qui multipliait les gestes symboliques, comme la visite d'un" Café social" à Belleville pour rencontrer des migrants (le 27 mai), ou sa rencontre annoncée avec des associations humanitaires le 5 juin prochain. Épinglé par Amnesty International, il avait répliqué le 29 mai : "Contrairement à ce que qu’affirme le rapport, les centres qui hébergent les étrangers en situation irrégulière maintenus en rétention administrative en France ne sont pas dans une situation d’« entassement et d’insuffisance des installations sanitaires, de la nourriture et de soins médicaux ». Au contraire, le taux d’occupation moyen des centres français est inférieur à 70% pour l’année 2008. La durée moyenne de rétention est inférieure à 8 jours, soit l’une des plus faibles d’Europe. La France dispose d’un délai maximal de rétention administrative de 32 jours, largement inférieur à celui des autres grands pays européens. La présence d’un médecin est systématique et aucun des rapports ayant été réalisés par les autorités indépendantes chargées de contrôler ces centres n’a émis de critique concernant la qualité de ces soins ou de la nourriture proposée." Il reconnaissait simplement que la situation du centre de Mayotte n'était pas tolérable. Pourtant, les conditions de rétentions ont alarmé jusqu'au Sénat. On lui rappellera aussi ce témoignage de Rue89. Il ne date que de janvier 2008. Ils n'arrêtent pas de souffler. Les mains jointes autour des lèvres, les membres des familles des retenus tentent ce qu'ils peuvent pour avoir moins froid. Les deux centres de rétention de Vincennes où sont enfermés 154 hommes et 21 femmes ne disposent pas de salle pour accueillir les visiteurs. Les tête-à-tête sont autorisés dans des parloirs improvisés, tous les jours, mais l'attente se fait dehors, sous un petit abri en bois. La femme de Rachid, un Algérien arrêté le 28 décembre, patiente depuis plus d'une heure. Sa fille de 6 ans ne l'a pas accompagnée. Il fait trop froid et la fillette n'est pas dupe : « Hier, je lui ai expliqué que Rachid “travaillait” ici. » En France depuis 2001, ce sans-papiers travaillait dans un hôtel 4 étoiles du XVIIe arrondissement de Paris. Il a été dénoncé. Sa femme, française, répète qu'il était déclaré. « Tous les soirs, les policiers ouvrent la porte de nos chambres, parlent, crient » Un jeune Malien attend. Il est là pour récupérer ses affaires. Lui était à l'intérieur. Il a été relâché quelques heures auparavant. De ses quatre jours passés dans le grand bâtiment, entouré de barbelés, il retient l'«&nb