Eric Béchu, Sébastien Pagès et leurs collègues ont donc réussi leur pari, un peu fou : remonter en Top14 un an après l'avoir quitté. Dès le début de la saison, ils l'avaient annoncé, en déclarant puiser des ressources de motivation supplémentaires dans le fait d'avoir été rétrogradés sur tapis vert, alors qu'ils s'étaient maintenus sportivement.
Pourtant, le défi n'était pas simple à relever. Car les tickets pour le Top14 étaient plutôt destinés au Racing Métro et Agen. Mais si le premier nommé n'a pas failli, le second a connu une très très grosse déconvenue, à domicile qui plus est, lors de la demi-finale du ProD2. Une déconvenue face à Oyonnax, l'équipe (presque) surprise de ces phases finales.
Aujourd'hui, à Montpellier, dans le superbe Stade Yves-du-Manoir, dans une ambiance chaud-bouillante, au terme d'un match plus engagé que spectaculaire, Albi a obtenu de prendre l'ascenseur pour le paradis. Un paradis dont, on l'a dit, le club avait été chassé comme un malpropre pour des raisons financières. Sur le terrain, les hommes d'Eric Béchiu se sont envoyés comme des morts de faim. Mais ils ont eu fort à faire pour venir à bout d'Oyonnax, qui a joué crânement sa chance.
Jusqu'au
bout, l'USO a fait peser sur les jaunes et noirs la menace d'un
échec. Jusqu'à la dernière pénalité à la sirène, tapée de soixante
mêtres par l'Oyonnaxiens Sébastien Bouillot. Mais le ballon est
venu mourrir à quelques centimètres sous la barre, laissant le
score à 11 - 9 pour le SCA.
Les scènes de
joies, bien légitimes, furent nombreuses, et voir le grand Béchu
fondre en larme n'est pas un spectacle auquel nous avons été
habitués. Ces larmes représentent toute la somme de travail qu'il a
fallu accomplir pour parvenir à cet objectif. Elles symbolisent
aussi le sentiment d'injustice ressenti par le coach Albigeois
après la rétrogradation de l'an passé, et le soulagement d'avoir
rétabli, sur le terrain, le droit d'Albi de jouer dans
l'élite.