Dans une semaine, les citoyens des 27 pays de l’Union éliront leur Parlement. Exercice démocratique exceptionnel dans le monde : nulle part ailleurs on ne vote en même temps dans plusieurs pays pour élire une assemblée démocratique supranationale détenant autant de pouvoirs. Des pouvoirs qui se renforcent d’ailleurs au fur et à mesure de l’avancement de la construction européenne. Qu’il s’agisse de l’élaboration des normes législatives de l’Union, du contrôle de la Commission ou du vote du budget. S’il est finalement ratifié, le Traité de Lisbonne permettra de franchir un nouveau pas décisif dans ce sens.
Le Parlement tend également à devenir de plus en plus fort politiquement. L’accroissement de ses pouvoirs institutionnels conduit les différentes forces politiques européennes (sociaux-démocrates, chrétiens-démocrates, libéraux, écologistes…) à « politiser » les enjeux en s’éloignant de la pratique traditionnelle du consensus pour se rapprocher des clivages que l’on trouve habituellement dans le cadre national – droite-gauche notamment.
Enfin, cette évolution du Parlement européen est perceptible à travers l’intérêt grandissant qu’il suscite auprès des Etats. Il est devenu un lieu incontournable de la défense des intérêts nationaux, à côté du Conseil européen où siègent les Etats en tant que tels.
Cette extension des pouvoirs, du rôle politique et de l’influence du Parlement de l’Union rend d’autant plus paradoxal le désintérêt croissant que suscite l’élection de ses membres dans la plupart des pays européens. Tous les sondages prévoient en effet une abstention en hausse dimanche prochain.
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Chronique publiée dans le quotidien Nice Matin le 31 mai 2009.
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