C’est un temps à aller au cinéma. La semaine passée, l’ascension m’a permis de me réfugier aux « Galeries » de Lausanne et de combler un manque de cinéma… Les films de Cannes arrivent bientôt, et Dieu sait si Haneke, Resnais ou Audiard me fon saliver. Déjà deux films présentés sur la côte d’Azur dans les salles helvétiques : Vengeance et Los Abrazos Rotos. Le premier, réalisé avec beaucoup d’élégance et de style, par Johnnie To, met en scène un Johnny Hallyday prodigieux en… Johnny Hallyday. Et oui, les rôles de truand lui collent à la peau, et il est difficile de le voir autrement qu’en rockeur à la voix grave. Son regard perçant, cette peau tannée, tatouée, font de lui l’acteur parfait pour un tel rôle. Ayant perdu sa fille jouée par Sylvie Testud (qui meurt si rapidement que l’on n’a pas l’occasion de la voir jouer réellement (tant mieux)), il se bat, « gun » à la main, contre la pègre chinoise, mais
également contre sa mémoire et son passé qui lui filent entre les doigts à mesure que le temps avance. Magistral, a-t-on envie de dire en sortant de la salle. La « chinese touch », qui mêle, à un moment sublime du film, une sorte de Hanoi humain comme une hallucination à des scènes d’action bien viriles, fait de cette Vengeance un film qu’il faut voir en tant que bon film, et non comme une curiosité, ce à quoi la présence de Johnny en tête d’affiche pourrait inciter, évidemment.
Le dernier Almodòvar est magnifique, bien sûr. Que dire devant tant de charme, face à ces fresques amoureuses bigarrées, ces enchevêtrements de l’histoire qui font tout le sel d’un scénario d’Almodòvar ? On pense à La Mauvaise Education, mais également à Volver, qui mettait déjà en scène la
Mais il n’y a pas que Cannes, dans le cinéma ! J’ai également acheté ma place pour Millénium, d’après le livre du bien malchanceux Stieg Larsson, qui ne pourra jamais avoir avec quel brio son roman a été mis en images. C’est l’occasion, en plus de suivre cette enquête policière haletante, de découvrir une actrice que le cinéma américain va certainement vouloir dans
A essayer, aussi, Les Murs Porteurs, un premier film touchant et prometteur de Cyril Gelblat. Miou-Miou et Charles Berling gravitent autour d’une mère que la mémoire est en train de quitter. La retrouvant dans la cour de l’immeuble parisien de leur enfance, ils rient et pleurent en se remémorant, à leur tour leur enfance, jusqu’à devoir faire le deuil de la mémoire maternelle alors que leurs vies prenaient toutes les deux un tournant décisif.
Et, pour finir, un des derniers films de la présidente du Festival, Villa