Paru le 2009-05-31 09:01:00
Brésil - En étudiant le matériel génétique de 19 couples, des chercheurs ont réussi à démontrer que les humains recherchent un partenaire dont l’ADN est différent du leur. Ils ont ainsi apporté la preuve que les individus choisissent un conjoint qui ne leur ressemble pas.
Chez la plupart des Vertébrés, le chromosome n°6 comporte une région impliquée dans le système immunitaire, le Major Histocompatibility Complex (MHC). Les gènes qu’elle abrite présentent de nombreuses variantes.
Les scientifiques ont ainsi constaté que les personnes dont les versions de MHC sont très différentes ont tendance à s’unir. Une caractéristique qui peut s’expliquer par une volonté inconsciente de donner vie à une progéniture plus forte.
En effet, un enfant né de parents dont les gènes présents sur le MHC sont très différents aura un système immunitaire plus complet. Il sera donc capable de lutter contre un grand nombre d’infections.
Les indices sur la composition MHC d’un individu sont présents dans la sueur qu’il libère. Le subconscient des humains les poussant à se reproduire avec des individus qui leur sont complémentaires, ils se tournent spontanément vers des partenaires dont la structure du MHC est très éloignée de la leur.
Maria de Graca Bicalho, professeur à l’université de Parana au Brésil, met ainsi l’accent sur le fait que les idées préconçues selon lesquelles nous cherchons un partenaire qui nous ressemble sont erronées. En assurant une complémentarité entre individus, cette caractéristique de l’alchimie amoureuse des humains permet d’éviter naturellement que les parents d’une même famille se reproduisent ensemble. Elle maintient également une diversité génétique entre les individus, enrichissant le génome humain.
Des études ont déjà été effectuées sur des couples dont les gènes dirigeant le MHC sont similaires. Elles ont montré que les intervalles de temps entre les naissances de leurs enfants sont plus longs, ce qui pourrait être le signe de fausses couches insoupçonnées.
Les scientifiques pensent que cette découverte permettra d’accroître les connaissances relatives à la conception humaine. Elles pourraient apporter de nouvelles informations sur la fertilité des couples et assurer un déroulement optimal des grossesses.