Des gamins, garçons et filles, certains ont 6 ans, se battent sur un ring devant une foule excitée. Les spectateurs parient pour le short rouge, ou le short bleu. Les boxeurs, sans aucune protection, se donnent des coups de poing, des coups de pieds, dans la tête, le ventre. Ils saignent, vomissent. Le vainqueur a le droit de faire la quête parmi le public. Dans les meilleurs jours, il gagne 20 euros.
Un spectateur assidu, Français, a été interrogé. C'est dans leur culture, a-t-il dit. Ils ne sont pas comme nous, ils aiment ça. Les mêmes arguments que ceux des pédophiles qui fréquentent ce pays.
Arguments aussitôt démentis par un organisateur de combats. Pourquoi faites-vous combattre des enfants? lui a-t-on demandé. Parce que je les paye moins cher que des adultes, a-t-il répondu, et je gagne plus. C'est donc bien la culture, mais celle de l'argent, qui n'est pas spécifique à la Thaïlande.
C'est toujours mieux que la prostitution, me direz vous. Pas sûr. Un corps d'enfant n'est pas plus fait pour recevoir des coups de poing que des coups de bite! (excusez la vulgarité). Ça ou le tapin, c'est pareil.
Le plus triste, c'est qu'ils n'ont que cette alternative.
Elle a bon dos la culture. Rien ne les empêche de pratiquer leur sport national, mais dans des conditions adaptées, avec des protections et des règles qui ne mettent pas en danger leur intégrité physique, et des programmes d'entraînement qui leur permettent de suivre un parcours scolaire normal.
Champion à 6 ans, c'est bien, mais après? Un corps trop musclé pour pouvoir se développer normalement, des traumatismes irréversibles, une déscolarisation totale.
Bien heureusement, des associations, dont certaines composées d'étudiants en médecine, commencent à dénoncer ce scandale.