Barack Obama a donc été élu. Ca faisait un moment qu'on avait envie de changer d'air à tous berzingues après les 8 années de l'inqualifiable Busherie.
Busherie qui avait bien préparé la route de Barack du Sénat à la Maison Blanche. Tout comme il n'y aurait pas eu de Christ au Golgotha sans l'aimable participation de Judas, je me demande vraiment s'il y aurait eu, aux Etats-Unis et en 2008, un Barack sans un WW.
Au passage, je me demande aussi ce que sont devenus tous ceux qui ont réélu WW en 2004... je sais, j'ai toujours des questions qui fâchent...
Le 4 novembre, j'ai fait un gâteau spécial Barack. J'avais envie de faire un gâteau mais il me manquait la plupart des ingrédients et le désir d'aller me trainer jusqu'au Monop' du coin. J'ai donc inventé une recette, remplaçant les oeufs manquants par de la crème et de la farine, mélangeant sucre et sel, plein de chocolat (dont j'ai d'habitude horreur) et des noix de pécan trouvées sur une étagère. Porté par un incontestable enthousiasme créatif, le cake a levé bien haut et s'est avéré délicieux bien que légérement inattendu.
Du style "je ne sais pas si j'aime ou pas, mais ça me colle une foutue envie d'en reprendre". Du style, quand on attaque le paquet de chips en sachant qu'on se fait du mal et qu'on lèche toutes les miettes au fond, jusqu'à la dernière.
Les jours suivants, j'ai regardé tous les blacks du RER avec un regain d'empathie et de curiosité. Je leur ai même sourit encore plus que d'habitude. Et oui, je souris aux inconnu(e)s dans le RER. Ma mère apprécierait. Les blacks, ils m'indiffèrent en "temps normal". Au même titre que les blancs d'oeufs, les jaunes bananes et les café-caramels qui se transportent avec moi dans le RER. Et réciproquement, je suppose.
Encore, si je voyais un peau-rouge de temps en temps.. Mais des Navajos ou des Cherokees bien cuivrés sur la ligne B, c'est pas gagné. Donc, j'ai regardé les blacks avec un regain d'empathie et de curiosité. Y-avait-il quelque chose de nouveau à découvrir, quelque chose que je n'avais pas soupçonné avant ?
Qui étaient donc tous ces gens, ces co-voyageurs, dont l'un d'entre eux devenait "l'homme le plus puissant de la planète" (dixit la presse marronière bien de chez nous) ?
Réponse : je ne sais pas toi, mais moi, j'ai rien trouvé ni rien conclu qui mérite d'être rapporté.
On est le 18 novembre, 12 jours ont passé et déjà, je suis retombée dans ma stupeur coutumière. Réveillée uniquement par une soudaine envie de mordre tout le monde, blacks, blancs, jaunes et cafés, quand ça me presse de partout à coup de coudes et d'haleines chaudes dans le cou. Je ne suis pas sectaire dans la mortitude, ni dans les bravos ni dans les lazzis. Justement.
Voici donc, les américains ont pris pour président un métis. Et photogénique de surcroit. Ca ne gâte rien. J'ai tendance à penser que tout ce bruit pour une nuance de ton est la preuve même de l'incorrigible et éternelle imbécilité humaine, doublée de myopie. Que cette nuance empêche certains de dormir depuis le 4 novembre, alors que les habitants de la planète, et y compris eux-même, partent en mégacouille sans que cela ne les fasse se retourner dans leur sommeil en est bien la preuve.
J'ai bien peur que si Barack fait le bien, on attribue cela à sa nuance de peau, à son parcours, à sa grand-mère. Que s'il se plante, on crie comme des loups "je vous l'avais bien dit, on peut rien confier à un black. C'est pas demain la veille qu'on en élira un autre !!!".
J'ai bien peur qu'on ne puisse pas voir ses actes avec un tant soit peu d'objectivité. Dans la bonne moyenne, il n'est ni meilleur ni pire. S'il pouvait seulement être suffisamment obstiné (et bien protégé par ses gardes du corps) pour faire juste "bien". Car bien, en matière de politique et considérant l'état du monde et de notre espèce, "bien" ce serait, pour le coup, du jamais vu. Un truc bien plus gros qu'un métis à la Maison Blanche, non ?
Faisons un rêve....