Paul Éluard, pseudonyme de Eugène, «Émile, Paul Grindel, est
né le 14 décembre 1895 à Saint-Denis. Ses parents s’installent à Paris en 1908.
À l’issue de la classe de 3ème, il est hospitalisé dans un
sanatorium près de Davos, en Suisse, où il rencontre Hélène Dimitrovnie
Diakonova à laquelle il donne le prénom de Gala. Sous le nom de Paul-Eugène
Grindel paraît le 1er décembre 1913 Premiers poèmes, recueil à compte d’auteur. En 1914 paraissent des
poèmes en prose, sous le titre Dialogue
des inutiles, avec une préface de Gala. Ces deux livres seront mis au pilon
par l’auteur. Guéri, Éluard est mobilisé ; Gala retourne en Russie.
Aux armées il polycopie une plaquette, Le
devoir, qu’il signe Paul Éluard, prenant le nom de sa grand-mère
maternelle. Gala revient en France et il l’épouse à Paris en février 1917,
année où paraît Le Devoir et
l’inquiétude. Cécile Éluard naît en mai 1918. En 1919, Éluard est mis par
Jean Paulhan en relation avec Breton, Aragon et Philippe Soupault qui publient
le premier numéro de la revue Littérature
– Éluard donnera un poème dans le n° 3. Il participe aux manifestations du
dadaïsme, mais comme Breton, Aragon, etc., il rompt avec Tzara en 1923. Il part en mars 1924 pour un tour du
monde ; il revient en octobre. En 1925, première exposition surréaliste
(Picasso, Arp, Max Ernst, Miró, André Masson, etc.).
Éluard adhère au Parti communiste en 1926. Il est hospitalisé en 1928 dans un
sanatorium des Grisons. En décembre1929, il rencontre Nusch (de son nom Maria
Benz) qui devient sa nouvelle compagne ; Éluard et Gala se séparent
définitivement en décembre 1931. Il épouse Nusch en août 1934. En 1936, il
réside pour des conférences en Espagne et en Angleterre. En 1938, il organise à
Paris avec Breton une Exposition internationale du surréalisme ; il publie
Solidarité, poème illustré par
Picasso, Masson, etc., la plaquette étant vendue au profit des combattants des
républicains espagnols. Il rompt avec Breton qui a pris contact avec Trotski.
Mobilisé en septembre 1939 dans les services de l’Intendance, il est démobilisé
en juin 1940. Il se réinscrit au Parti communiste en 1942 et, peu après, entre
dans la clandestinité. Il forme pour la zone Nord le Comité national des
écrivains et participe au Comité de lecture des éditions de Minuit fondées par
Vercors et Pierre de Lescure. Avec Louis Parrot, il fonde en juin 1944 la revue
L’Éternelle revue, publiée jusqu’en
septembre 1945. En 1946, il prononce plusieurs conférences en Tchécoslovaquie,
en Italie, en Yougoslavie et en Grèce. Le 28 novembre, alors qu’il était dans
un hôpital en Suisse, il apprend la mort subite de Nusch.
En 1949, il est délégué au congrès du Conseil mondial de la paix, à
Mexico ; il y rencontre Dominique Lemor qu’il épouse en 1951. En 1950, il
voyage en Tchécoslovaquie, puis en Russie où il retourne en 1952 avec Jean Hugo
pour la commémoration du 150ème anniversaire de la naissance de
Victor Hugo. En août 1952, lors d’un séjour à Bénac, en Dordogne, une crise
d’angine de poitrine le contraint à revenir à Paris ; il meurt en septembre le 18 novembre à Paris
à la suite d’une nouvelle crise cardiaque.
Bibliographie
Choix : on se reportera à l’édition des Œuvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Le Devoir et l’inquiétude, 1917.
Les Animaux et leurs hommes, les hommes
et leurs animaux, 1920.
Les Nécessités de la vie etg les
conséquences des rêves, 1921.
Mourir de ne pas mourir, 1924.
Répétitions, avec des dessins de Max
Ernst, 1922.
Les Malheurs des immortels, avec Max
Ernst, 1922.
Capitale de la douleur, 1926.
Défense de savoir, frontispice de
Chirico, 1928.
L’Amour la poésie, 1929.
La Vie immédiate, 1932.
La Rose publique, 1934.
Facile, avec des photographies de Man
Ray, 1935.
Notes sur la poésie, en collaboration
avec André Breton, 1935.
Les Yeux fertiles, avec des
illustrations de Picasso, 1936.
Les Mains libres, dessins de Man Ray
illustrés par de poèmes de P. É., 1937.
Donner à voir, 1939.
Le Livre ouvert, 1940.
Sept poèmes d’amour en guerre, sous
le pseudonyme de Jean du Haur, 1943.
Au Rendez-vous allemand, 1944.
Lingères légères, avec un portrait de
P. É. par Marcoussis, 1945.
Une longue réflexion amoureuse, avec
un portrait de Nusch par Picasso, 1945.
Le Dur désir de durer, avec des
dessins de Marc Chagall, 1946.
Corps mémorable, (sous le psudonyme
de Brun) avec un dessin de Valentine Hugo, 1947.
Poèmes politiques, 1948.
Une leçon de morale, 1949.
Pouvoir tout dire, avec une
illustration de Françoise Gilot, 1951.
Grain d’aile, illustrations de
Jacqueline Duhème, 1951.
La Jarre peut-elle être plus belle que
l’eau ?, 1951.
Anthologie des écrits sur l’art,
1952, 1953 et 1954.
Les sentiers et les routes de la poésie,
1952.
Œuvres
complètes, préface et chronologie de Lucien Scheler, textes établis et
annotés par L. S. et Marcelle Dumas, 2 vol., Pléiade, 1968.
Lettres à Gala, 1924-1948, 1984.
un site
un peu particulier dans son approche mais riche en ressources
fiche établie par Tristan Hordé